Les réserves naturelles d’uranium actuellement identifiées sur Terre permettent de garantir l’approvisionnement des centrales nucléaires jusqu’à la fin du XXIe siècle, selon Mikhail Chudakov, directeur général adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette déclaration a été faite en marge du forum World Atomic Week à Moscou, à un moment où la sécurité énergétique reste une préoccupation centrale pour de nombreux gouvernements.
Chudakov a souligné que la disponibilité de l’uranium dépendait fortement des prix du marché. Il a indiqué qu’il était possible d’exploiter de nouveaux gisements à différents coûts, rendant la rentabilité du kilowattheure déterminante pour l’extraction. « Le coût par kilowattheure sera le facteur décisif. Ce ne sera pas bon marché, mais cela restera viable », a-t-il précisé en rappelant les propos tenus par le directeur général de Rosatom, Alexey Likhachev, la veille.
La découverte continue de nouveaux gisements
La stabilité à long terme de l’approvisionnement est soutenue par la découverte régulière de nouveaux gisements à travers le monde. D’après l’AIEA, ces nouvelles ressources sont identifiées grâce à des programmes d’exploration minière menés de manière continue. Chudakov a déclaré ne voir « rien de critique qui se produira demain », relativisant les inquiétudes concernant une éventuelle pénurie dans les décennies à venir.
Ces perspectives s’inscrivent dans un contexte de relance du nucléaire civil dans plusieurs pays, notamment en Europe et en Asie, où les projets de nouveaux réacteurs s’accumulent. La hausse attendue de la demande en uranium, conséquence de cette dynamique, renforce l’intérêt stratégique pour les réserves connues et les futures exploitations.
Une équation économique plus que géologique
Selon les experts, la question de l’approvisionnement ne réside pas uniquement dans la quantité de minerai disponible, mais dans la capacité économique à le rendre exploitable. La hausse des prix rend certains gisements marginalement rentables, modifiant ainsi la cartographie de la production potentielle. Cette logique est déjà à l’œuvre dans plusieurs pays disposant de ressources sous-exploitées.
Dans ce cadre, l’extraction d’uranium devient un indicateur de plus en plus sensible aux fluctuations des marchés de l’énergie. La maîtrise des coûts et la diversification des sources d’approvisionnement devraient continuer à jouer un rôle stratégique dans les politiques nationales en matière de nucléaire civil.