Les incohérences réglementaires freinent les projets carbones en Malaisie

La Malaisie peine à harmoniser ses politiques pour le développement de projets carbone naturels, menaçant leur viabilité et leur réputation.

Partager:

Incohérences Politiques Projets Carbone

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La Malaisie, malgré ses vastes ressources forestières, avance lentement dans le développement de projets carbone naturels. Les acteurs du marché expriment des préoccupations quant aux politiques fragmentées des États qui exposent ces projets à des risques réglementaires et réputationnels importants. Composée de 11 États à l’ouest sur la péninsule malaise et de deux États à l’est sur l’île de Bornéo, la Malaisie fédérale développe des plans économiques nationaux et des cadres législatifs. Cependant, pour les projets basés sur la nature, les gouvernements des États fixent les règles locales en matière d’administration des terres, de gestion forestière et d’agriculture.

Cadres réglementaires et projets carbone

Depuis 2021, le gouvernement fédéral publie des lignes directrices générales non contraignantes pour le développement du marché volontaire du carbone, définissant les types de projets réalisables dans le pays, les parties prenantes impliquées et les exigences pour la mise en œuvre et le rapport des réductions d’émissions. Les États de l’ouest, tels que Terengganu, Johor et Kelantan, prévoient d’élaborer des politiques suivant le cadre du gouvernement fédéral. En revanche, Sarawak et Sabah à l’est ont formulé leurs propres lois pour accélérer le développement des projets. Les initiatives proactives des gouvernements de Sarawak et de Sabah ont efficacement accéléré le développement des projets basés sur la nature sur leurs territoires. Le projet de conservation de la forêt de Kuamut à Sabah, enregistré auprès de Verra, a déjà commencé à générer des crédits carbone. Pendant ce temps, le projet de conservation de la forêt de Marudi à Sarawak, également enregistré auprès de Verra, est marqué comme « en développement ». Cependant, ces initiatives ont aussi créé des incohérences politiques à travers le pays, notamment en ce qui concerne les exigences pour l’obtention d’une licence carbone, les conditions de partage des bénéfices entre les parties prenantes et les gouvernements, ainsi que les mesures de protection des communautés autochtones.

Différentes approches des États

Ces incohérences, si elles ne sont pas bien gérées, pourraient entraver la livraison des crédits carbone et nuire à la réputation des acheteurs. En comparant les deux États pilotes, Sarawak a mis en place des réglementations relativement détaillées, mais les règles sophistiquées posent également de plus grands défis et allongent le temps de développement des projets. Les réglementations plus simples de Sabah permettent d’accélérer les projets, mais laissent des zones d’ombre pouvant déclencher des différends. Sarawak est considéré comme le plus avancé parmi les États malaisiens en matière de politiques carbone, selon le VCM Handbook publié en octobre 2023 par Bursa Malaysia, qui accueille la bourse nationale du carbone. Les promoteurs de projets doivent d’abord obtenir un permis d’étude carbone pour mener une étude de faisabilité, puis soumettre des plans détaillés pour la mise en œuvre du projet. Ensuite, ils doivent demander une licence carbone pour pouvoir commencer à commercer des crédits carbone. Sarawak a également listé les frais et redevances à payer et exige que les promoteurs de projets réservent une partie des crédits carbone pour atteindre les objectifs climatiques de l’État.

Effets des incohérences

Un cadre réglementaire détaillé, comme celui de Sarawak, assure une prévention des litiges mais peut ralentir le processus. En revanche, la simplicité des réglementations de Sabah facilite une mise en œuvre rapide mais laisse des incertitudes pouvant mener à des disputes. Les projets déjà en place à Sabah avant l’établissement de toutes les réglementations voient leurs crédits carbone et leurs retours sur investissements devenir incertains, ce qui pose problème. Les différences réglementaires entre les États malaisiens posent des défis pour les développeurs de projets et les investisseurs. Un développeur de projet local a souligné que l’existence de projets avant l’établissement de réglementations claires rend le volume de crédits carbone négociables et les retours sur investissements incertains.

Impact sur les communautés autochtones

L’atténuation des impacts négatifs sur les communautés autochtones est un autre défi crucial pour l’essor du marché carbone malaisien. Les groupes autochtones constituent plus de la moitié de la population de Sarawak et de Sabah, avec beaucoup vivant dans les réserves forestières. Des projets carbone ont déjà été accusés de violer les droits des autochtones. En décembre 2023, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a interrogé le gouvernement de Sabah sur un accord avec l’entreprise singapourienne Hoch Standard, signé sans consentement des communautés autochtones, transférant les droits carbone de 2 millions d’hectares de forêts locales.

Cas particuliers et témoignages

Un rapport de l’ONG Save Rivers publié en mai 2024 critique le projet de gestion du carbone forestier Jalin à Sarawak, accusant les promoteurs de forcer les communautés Penan à signer des documents et de leur interdire l’accès à leurs forêts. Selon les directives nationales, les promoteurs de projets carbone doivent consulter les parties prenantes autochtones affectées. Lors d’un webinaire en mai, Permian Malaysia, promoteur du projet pilote de Kuamut à Sabah, a affirmé que leurs zones de projet sont uniquement à usage commercial, sans communautés autochtones. Un responsable de SaraCarbon a indiqué qu’ils ont contourné certaines zones habitées par les autochtones pour développer le projet de Marudi. Un trader de carbone basé à Singapour souligne que les investisseurs étrangers perçoivent les crédits carbone malaisiens comme un tout, sans distinction entre les États. Toute défaillance affecte donc l’image globale des crédits carbone malaisiens. Un autre développeur de projets local ajoute que les crédits devraient être réservés pour atteindre les objectifs climatiques de l’État, ce qui pourrait compromettre la quantité de crédits disponibles pour le commerce.

Réputation et fiabilité des crédits carbone

La fiabilité et la réputation des crédits carbone malaisiens dépendent de l’harmonisation des réglementations et de la protection adéquate des droits des communautés locales. Les investisseurs ont besoin de garanties claires avant de s’engager dans des projets carbone en Malaisie. Le développement durable de ces projets nécessite une collaboration étroite entre les gouvernements fédéraux et étatiques, ainsi que l’implication active des communautés autochtones.
Le développement des projets carbone naturels en Malaisie est freiné par des politiques incohérentes et des risques pour les communautés autochtones. Pour réussir, le pays doit harmoniser ses réglementations et assurer une protection adéquate des droits des populations locales, tout en offrant des garanties claires aux investisseurs.

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

Dalkia remporte la gestion du réseau de chaleur de Paris pour €15bn jusqu’en 2050

Le Conseil de Paris confie à Dalkia, filiale d’EDF, un contrat de €15bn sur 25 ans pour opérer le réseau de chaleur de la capitale, retiré à Engie, délégataire historique, dans un contexte politique tendu à l’approche des élections municipales.

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.
en_114017171228540

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.
en_114014141228540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.
en_114088881233540-2

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.