Le président du Guyana, Irfaan Ali, a dénoncé l’incursion d’un navire militaire vénézuélien dans une région contestée située dans le bassin de l’Essequibo. Selon le président, l’incident a eu lieu tôt dans la matinée, lorsque le patrouilleur vénézuélien a pénétré les eaux guyaniennes et s’est rapproché de plusieurs actifs pétroliers dans la zone économique exclusive du Guyana. « Vers 7 heures du matin, un patrouilleur de la marine vénézuélienne est entré dans nos eaux », a précisé M. Ali dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Tensions historiques entre les deux pays
Les tensions entre le Guyana et le Venezuela se sont intensifiées depuis la découverte de gisements pétroliers importants dans la région de l’Essequibo par ExxonMobil en 2015. Bien que le Guyana administre cette zone de 160 000 km², le Venezuela revendique sa souveraineté sur celle-ci. L’armée vénézuélienne n’a pas réagi officiellement à cet incident, mais les autorités guyaniennes ont alerté leurs partenaires internationaux, notamment les Etats-Unis, sur la situation.
L’impact sur les opérations pétrolières
Le président Ali a affirmé que les forces militaires vénézuéliennes avaient également interféré avec les opérations des navires flottants de production, de stockage et de déchargement (FPSO) du bloc Stabroek, leur indiquant qu’ils opéraient dans une zone « contestée ». Il a cependant souligné que ces navires agissaient légalement dans la zone exclusive du Guyana.
La réaction des Etats-Unis
Les Etats-Unis ont rapidement réagi à l’incident, qualifiant l’incursion de « violation claire du territoire maritime internationalement reconnu du Guyana ». Washington a averti qu’une nouvelle provocation entraînerait des « conséquences pour le régime de Maduro ». Cette déclaration souligne l’importance stratégique de la région pour le Guyana, soutenu par ses alliés occidentaux dans ce différend territorial.
Un conflit qui s’intensifie
Cet incident survient après un autre événement le 17 février 2025, lorsqu’un groupe présumé de criminels vénézuéliens a tendu une embuscade contre un convoi de ravitaillement des Forces de défense du Guyana (GDF), blessant six soldats. Cet assaut a coïncidé avec le 59e anniversaire de la signature de l’accord de Genève, un document signé en 1966 entre le Venezuela et le Royaume-Uni pour résoudre le conflit territorial, mais qui reste contesté par le Guyana.
Dans ce contexte, M. Ali a réaffirmé l’engagement de son pays à résoudre le conflit par la diplomatie, tout en précisant que le Guyana ne tolérerait pas les menaces à son intégrité territoriale.