Le G7 investit dans le GNL

Les dirigeants du G7 ont convenu que davantage d'investissements dans le secteur du GNL sont nécessaires. Ceux-là sont primordiaux pour répondre à la crise énergétique actuelle et pour soutenir la prise d'indépendance quant au gaz russe.

Le G7 approuve davantage d’investissements dans le secteur du GNL face aux niveaux records des prix mondiaux du gaz. Cela concerne des installations de liquéfaction, notamment aux États-Unis, mais également de regazéification, principalement en Europe.

Le G7 veut recouvrer son indépendance

Après le sommet du 28 juin, le G7 souligne le rôle majeur du GNL dans l’indépendance à l’égard de la Russie. Il écrit ainsi dans son communiqué:

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« Les investissements dans ce secteur sont nécessaires en réponse à la crise actuelle. En vue d’accélérer l’élimination progressive de notre dépendance à l’égard de l’énergie russe, nous soulignons le rôle important que peuvent jouer des livraisons accrues de GNL. »

Équilibrer sécurité énergétique et urgence climatique

Le G7 s’est engagé à mettre fin à toute nouvelle aide publique directe au secteur de l’énergie fossile. Cela concerne l’énergie non exploitée d’ici à la fin de 2022, sauf dans des circonstances limitées. Néanmoins, il considère à présent les investissements dans le GNL comme cruciaux pour la sécurité de l’approvisionnement gazier.

« Dans ces circonstances exceptionnelles, les investissements bénéficiant d’un soutien public dans le secteur du gaz peuvent être appropriés en tant que réponse temporaire, sous réserve de circonstances nationales clairement définies. »

Par ailleurs, le G7 précise que les investissements devraient être facilités d’une manière « compatible avec nos objectifs climatiques et sans créer d’effet de verrouillage. » Il cite notamment l’exemple de l’intégration des projets dans les stratégies nationales de développement de l’hydrogène renouvelable.

Le marché du GNL en pleine expansion

Selon le dernier rapport du GIIGNL, le commerce mondial du GNL continue de croître. Les importations ont ainsi augmenté de 4,5% l’an dernier et atteignent 372,3 millions de tonnes.

Jean Abiteboul, président du groupe, commente ce constat dans le rapport publié en mai. Ainsi, il qualifie la crise climatique de « rappel brutal » du rôle du GNL dans la sécurité énergétique et la stabilité économique. Selon lui, GIIGNL surveillera le « changement de paradigme » du secteur en 2023, alors que l’implication gouvernementale et institutionnelle augmente.

L’Europe mise particulièrement sur le GNL pour remplacer ses importantes importations de gaz russe. Elle prévoit ainsi rapidement d’installer de nouvelles infrastructures d’importation de GNL.

Les prix atteignent des niveaux records

Selon J. Abiteboul, des investissements « à toutes les étapes des chaînes d’approvisionnement en gaz et en GNL » devraient être réalisés. Il s’agit de répondre à la croissance prévue de la demande. De fait, malgré la hausse des prix spot du GNL, de nombreux facteurs ont stimulé la croissance en 2021.

Parmi eux, on compte la reprise économique en Chine, une disponibilité réduite de l’énergie hydraulique au Brésil…Mais également une augmentation de la demande de gaz pour la production d’électricité en Corée du Sud. Enfin, les approvisionnements par gazoducs ont aussi été plus faibles que prévu en Europe.

Ainsi, le prix de référence Platts JKM du GNL asiatique au comptant était en moyenne de 18,60$/MMBtu l’année dernière. En 2020, il n’atteignait que 4,39$/MMBtu en moyenne. En 2022, les prix spot sont restés élevés, le JKM ayant atteint le niveau record de 84,76$/MMBtu en mars.

Un plafonnement des prix du gaz russe ?

Les dirigeants auraient également discuté de la possibilité d’un plafonnement des prix du gaz russe. Le communiqué final ne le mentionne cependant pas, tout comme le mécanisme similaire pour le pétrole qui aurait été évoqué.

Dmitri Peskov, porte-parole du gouvernement russe, se serait opposé au plafonnement des prix le 28 juin. Il aurait déclaré que cela entraînerait probablement la nécessité de réviser les contrats à long terme avec les acheteurs européens.

Cité par l’agence de presse Tass, M. Deskov aurait déclaré:

« [Gazprom] cherchera probablement à réviser les contrats actuels. »

Russie: crise économique chez Gazprom face aux sanctions et au sabotage

En 2023, Gazprom a enregistré une perte record de 6,4 milliards d’euros, marquée par des sanctions internationales et le sabotage de ses pipelines. Ces défis mettent en lumière les vulnérabilités de Gazprom et les tensions géopolitiques qui perturbent le secteur énergétique russe. Face à ces crises, l’entreprise oriente désormais ses efforts vers les marchés asiatiques, espérant y trouver stabilité et nouvelles opportunités.

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