L’Azerbaïdjan mène actuellement des discussions avec la Russie pour prolonger le transit de gaz via l’Ukraine. Cette initiative répond à des demandes de l’Ukraine et de l’Union Européenne (EU) afin de prolonger le contrat de transit de gaz, prévu de se terminer fin 2024. Ce contrat est crucial pour plusieurs pays européens, notamment l’Autriche et la Slovaquie.
Aliyev, le président azerbaïdjanais, explique que son pays pourrait faciliter cette prolongation. « Nous avons été approchés par les autorités ukrainiennes et l’UE pour aider à prolonger ce contrat », déclare Aliyev. Les négociations avec la Russie sont en cours, et Aliyev estime qu’il est possible de parvenir à un accord.
Impacts pour l’Autriche et la Slovaquie
L’absence de flux de gaz russe via l’Ukraine pourrait sérieusement affecter des pays comme l’Autriche et la Slovaquie. Aliyev souligne que ces pays devraient soit payer beaucoup plus pour obtenir du gaz d’autres sources, soit faire face à un déficit d’approvisionnement. Actuellement, le transit de gaz russe via l’Ukraine représente environ 42 millions de mètres cubes par jour, soit 15 milliards de mètres cubes par an. En 2023, ces livraisons ont totalisé 14,65 milliards de mètres cubes, en baisse de 28 % par rapport à 2022.
Alternative avec l’Azerbaïdjan
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mentionne que Kyiv envisage de transiter du gaz azerbaïdjanais vers l’Europe via l’Ukraine. Cette option fait partie des discussions actuelles entre les gouvernements ukrainien et azerbaïdjanais.
La Commission Européenne et le gouvernement allemand discutent aussi avec les États membres de l’UE potentiellement affectés par un arrêt du transit via l’Ukraine. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, exprime son intérêt pour l’importation de gaz azerbaïdjanais via l’Ukraine, avec le soutien du Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal.
Accusations de revente de gaz
Aliyev aborde les accusations selon lesquelles l’Azerbaïdjan revendrait du gaz russe à l’Europe, qualifiant ces allégations de « fausses nouvelles ». Il défend la décision d’acheter 1 milliard de mètres cubes de gaz russe, en insistant sur le fait que cela était une décision purement commerciale, motivée par des prix abordables.
Par ailleurs, l’Azerbaïdjan a cessé les importations de gaz dans le cadre d’un accord d’échange avec le Turkménistan et l’Iran. « Nous n’avons pas besoin du gaz de quelqu’un d’autre », affirme Aliyev, ajoutant que le transport de gaz turkmène via l’Iran vers l’Azerbaïdjan a également été interrompu.
Relations énergétiques avec l’Europe
Les relations énergétiques entre l’Azerbaïdjan et l’Europe continuent de se développer. En 2024, l’Azerbaïdjan prévoit de fournir 13 milliards de mètres cubes de gaz à l’Europe, contre 11,8 milliards en 2023. Aliyev souligne l’objectif de doubler les approvisionnements en gaz vers l’Europe d’ici 2027, conformément à la déclaration de partenariat stratégique signée avec la Commission Européenne en juillet 2022.
Les négociations entre l’Azerbaïdjan et la Russie sur le transit de gaz via l’Ukraine sont essentielles pour la stabilité énergétique de plusieurs pays européens. Cette initiative reflète la position stratégique de l’Azerbaïdjan dans la géopolitique énergétique régionale et européenne.