L’APAC: Croissance Économique et Transition Énergétique

L'APAC a mis en route sa transition énergétique. La Chine, le Japon et la Corée du Sud sont parmi les plus gros émetteurs de CO2 au monde.|L'APAC a mis en route sa transition énergétique. La Chine, le Japon et la Corée du Sud sont parmi les plus gros émetteurs de CO2 au monde.

L’APAC (Asie-Pacifique) a mis en route sa transition énergétique. Composée en partie de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud, la région est la plus émettrice d’émissions carbones au monde.

 

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L’APAC face à la neutralité carbone

Les objectifs de neutralité carbone ont des significations et des implications différentes dans le monde. En Asie-Pacifique, les niveaux absolus d’émissions de carbone sont actuellement environ six fois plus élevés que ceux de l’UE et du Royaume-Uni, et quatre fois plus élevés que ceux des États-Unis. L’ampleur du défi est manifestement énorme en Asie-Pacifique, dépassant celle des autres régions.

 

Le dilemme

L’Asie-Pacifique a connu une croissance très forte au cours des deux dernières décennies et surement dans les décennies à venir. Mais cette croissance repose en grande partie sur l’utilisation de combustibles fossiles, en particulier le charbon.

En 2020, 52% de l’énergie de la région et plus de 70% de son empreinte écologique sont basés sur le charbon. Au contraire de l’Europe et les États-Unis qui s’appuient davantage sur le pétrole et le gaz.

L’électrification sera essentielle pour accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Toutefois l’augmentation de la demande d’électricité prolongera la dépendance de l’Asie-Pacifique aux combustibles fossiles pendant au moins la prochaine décennie.

 

Trouver l’équilibre

Avant la fin de la décennie, les pays d’Asie-Pacifique doivent trouver un équilibre entre l’économie, la sécurité énergétique et les objectifs politiques. Les priorités différeront selon le type de gouvernement, les systèmes économiques, la géographie et les niveaux d’autosuffisance en ressources et en capitaux.

Pour les économies émergentes d’Asie du Sud-Est qui connaissent une croissance économique robuste et un carburant fiable et bon marché. La baisse du coût des énergies renouvelables continue de faire progresser la concurrence entre ces dernières et les combustibles fossiles. Toutefois, des problèmes d’intermittence demeurent.

En conséquence, les combustibles fossiles resteront dominants et les émissions continueront d’augmenter dans les pays en développement jusqu’en 2040. Néanmoins, leurs niveaux d’émissions par habitant resteront généralement inférieurs à ceux des économies développées.

 

Le Japon leader

Le Japon, a récemment surpris le marché en se fixant un objectif de réduction des émissions plus ambitieux. Il s’agit d’une réduction de 46% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2013. Le pays supporte déjà le coût énergétique le plus haut d’Asie, avec des tarifs deux fois plus élevés qu’en Chine.

Son plan agressif visant à réduire à la fois le charbon et le GNL dans le mix de production. Il exige une action immédiate pour stimuler l’énergie nucléaire controversée de 6% aujourd’hui à 20-22 % d’ici à 2030.

 

Tous les regards tournés vers la Chine

L’action climatique exige une exécution bien coordonnée et rapide des politiques et des commandes de capitaux. À cet égard, l’approche adoptée par la Chine permet au monde entier d’espérer la réalisation son engagement pour la neutralité carbone.

Si cette approche est suivie efficacement, elle pourrait transformer le plus grand émetteur de carbone au monde. Par rapport à ses homologues régionaux, la Chine pourrait avoir de meilleures chances d’atteindre ses objectifs d’ici à 2060.

 

La problématique du charbon

Un pic des prix du charbon serait à craindre dans les prochaines années. Les nouveaux financements pour le charbon sont de plus en plus rares. C’est l’une des principales préoccupations des pays qui se sont engagés à atteindre le niveau d’émission zéro.

Il s’agit de savoir s’ils peuvent se permettre d’éliminer progressivement les parcs de charbon existants. Cela sans mettre en péril la sécurité énergétique, la stabilité du réseau et la hausse des tarifs de détail de l’électricité.

 

Le défi du siècle

La volonté politique d’agir doit aussi s’accompagner de la disponibilité et de l’accessibilité financière des alternatives technologiques. À long terme, la décarbonation sera moins limitée par le coût ou la faisabilité de la technologie. Elle le sera davantage par la rapidité et la fiabilité avec lesquelles la technologie peut se développer.

En Asie-Pacifique, la durée de stockage des batteries passera de 2 heures aujourd’hui à 7-8 heures d’ici à 2050 selon Wood Mackenzie. L’adoption de l’hydrogène vert pourrait également changer la donne dans des secteurs difficiles à décarboner comme l’industrie lourde et les transports.

Selon Wood Mackenzie les pays de la région progresseront sensiblement vers le net zéro émissions. Or même les objectifs de l’Accord de Paris restent difficiles à atteindre, compte tenu des délais et des obstacles à surmonter. Il est probable que les marchés plus matures comme en Europe ouvrent la voie.

 

Maintenir la croissance des pays émergents

Pour les économies émergentes, les pics d’émissions seront plus longs à intervenir. Leurs dirigeants cherchent en effet à maintenir la croissance et le développement d’une manière plus propre et plus durable.

La transition énergétique en Asie-Pacifique est un défi unique. Avec un tel éventail de pays, les efforts en matière de climat doivent simultanément décarboniser et dynamiser les économies.

Un soutien politique et financier important sera nécessaire pour atteindre cet objectif. Il faudra mettre en place les chaînes d’approvisionnement, créer les compétences de demain et minimiser les risques sociaux tout au long. Pour ce faire, tous les niveaux de la société devront collaborer, s’adapter et réimaginer les systèmes énergétiques existants.

Baisse prévue des prix de l’énergie en 2024, malgré une hausse globale

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