Les Pays-Bas et l’Allemagne vont procéder à des forages en commun sur un nouveau champ gazier en Mer du Nord, a annoncé mercredi le gouvernement néerlandais, au lendemain de l’annonce par le russe Gazprom de la suspension de ses livraisons au fournisseur néerlandais GasTerra. Ainsi, le secrétaire d’État chargé des Industries extractives Hans Vijlbrief “a délivré des permis pour la partie néerlandaise aujourd’hui”, a-t-il déclaré dans un communiqué. “Une procédure accélérée pour les permis requis est en cours” en Allemagne, précise le communiqué.
L’Allemagne et les Pays-Bas veulent exploiter leurs ressources
“Le gouvernement (néerlandais) soutient le projet d’extraction de gaz en Mer du Nord afin de disposer de stocks suffisants pour, par exemple, se chauffer”, a souligné le ministère de l’Économie et du Climat. Le projet controversé de forage gazier à 10 milles nautiques (19 kilomètres) des côtes, à la frontière entre l’Allemagne et les Pays-Bas, n’est pas nouveau, mais il revêt aujourd’hui une urgence particulière, depuis l’annonce par le géant gazier russe Gazprom de la suspension de ses livraisons de gaz aux Pays-Bas.
La décision de Gazprom fait suite au refus du groupe néerlandais GasTerra de payer les livraisons russes en roubles comme l’exige la Russie. L’État allemand de Basse-Saxe avait pour sa part décidé voici un an de ne pas accorder de licences de forage aux abords des îles néerlandaises Schiermonnikoog et allemande Borkum. Dont les écosystèmes sont fragiles, sous la pression des organisations écologistes des deux pays.
Mais il a récemment “inversé sa décision en raison du conflit en Ukraine” qui a changé la donne, a expliqué le gouvernement néerlandais. Les premières extractions de gaz provenant de la plateforme de forage en commun – qui sera alimentée par une ferme éolienne allemande – sont prévues à l’horizon 2024, a ajouté le ministère, sans donner de chiffres. Des estimations du gouvernement néerlandais publiées récemment tablaient sur une capacité de 232-335 milliards de mètres cube de gaz “dont 60% produits off-shore” entre 2018 et 2050. Les livraisons de gaz russe représentent 15% de la totalité des stocks néerlandais.