L’Afrique du Sud, en pleine transition énergétique, doit gérer un équilibre délicat entre la réduction de sa dépendance au charbon et la sécurisation de son approvisionnement en gaz naturel. La transition vers le gaz est impérative, mais elle se heurte à plusieurs obstacles, notamment des retards dans l’exploitation des découvertes locales et l’insuffisance des infrastructures existantes. Le Plan Directeur du Gaz de 2024 (Gas Master Plan) tente de répondre à ces défis, mais l’exécution reste entravée par des obstacles financiers et techniques.
La capacité à sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel repose sur la combinaison d’importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et de l’exploitation des ressources gazières régionales. Toutefois, la lenteur des investissements dans les infrastructures critiques, telles que les pipelines et les terminaux d’importation, ainsi que l’incertitude sur le développement des projets gaziers domestiques, accentuent les risques de pénurie.
Risques accrus de pénurie de gaz et réponses du secteur
L’annonce de l’arrêt de l’approvisionnement en gaz de Sasol via le pipeline Rompco à partir de 2027 constitue un signal d’alarme pour le secteur. Cette décision, couplée à la fermeture progressive des centrales à charbon d’Eskom, exacerbe les risques de pénurie de gaz. La demande pour des centrales électriques alimentées au gaz augmente, mais les sources d’approvisionnement domestiques et régionales peinent à répondre aux besoins projetés.
Les projections de Commodity Insights indiquent une dépendance croissante aux importations de GNL, qui pourraient représenter jusqu’à 87 % de l’approvisionnement en gaz d’ici 2050. Cette situation expose le pays à des fluctuations des prix internationaux du gaz et à des risques de change. Les acteurs du secteur soulignent la nécessité d’engager des contrats à long terme pour sécuriser les approvisionnements et d’investir dans les infrastructures pour minimiser ces risques.
Perspectives régionales et enjeux stratégiques
La collaboration régionale se présente comme une solution potentielle pour atténuer les risques liés à l’approvisionnement en gaz. Les récentes découvertes gazières en Namibie offrent une opportunité intéressante pour l’Afrique du Sud, bien que l’absence d’infrastructures transfrontalières complique pour l’instant toute intégration rapide. Les discussions sur une meilleure intégration énergétique régionale, combinées à l’optimisation des ressources disponibles, restent cruciales pour assurer une sécurité énergétique durable.
Le secteur énergétique sud-africain, en s’appuyant sur une planification stratégique rigoureuse et en renforçant les partenariats régionaux, pourra naviguer dans cet environnement incertain. L’enjeu principal reste de garantir un approvisionnement en gaz fiable et compétitif, essentiel pour soutenir la transition énergétique du pays et préserver la stabilité économique.