En Afghanistan, les talibans signent un accord provisoire avec la Russie pour la fourniture d’essence, de diesel, de gaz et de blé.
Un premier accord commercial
En Afghanistan, le ministre du Commerce et de l’industrie par intérim, Haji Nooruddin Azizi, annonce un accord provisoire avec la Russie. L’objectif pour le pays est de diversifier ses partenaires commerciaux. En outre, la Russie avait offert à l’administration talibane un tarif avantageux comparé aux prix moyens mondiaux des produits de base.
L’initiative constitue le premier accord économique international majeur conclu par les talibans depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan. De plus, l’initiative pourrait contribuer à atténuer l’isolement du mouvement islamique, coupé du système bancaire mondial. Aucun pays ne reconnaît officiellement le groupe depuis leur retour au pouvoir à Kaboul après 20 ans d’insurrection.
La question des droits de l’homme
Les diplomates occidentaux déclarent que le groupe devait changer de politique en matière de droits de l’homme. De plus, les pays occidentaux demandent aux talibans de prouver qu’ils n’ont plus de liens avec les groupes militants internationaux. Ainsi, pour l’Afghanistan, il s’agit de conditions préalables afin d’obtenir une reconnaissance officielle.
La Russie ne reconnaît pas officiellement le gouvernement des talibans en Afghanistan. Cependant, Moscou accueillait des dirigeants du mouvement à l’approche de la chute de Kaboul. En outre, L’ambassade de la fédération de Russie est l’une des rares à rester ouverte dans la capitale afghane.
Un accord à l’essai
Selon l’accord, entre l’Afghanistan et la Russie, Moscou fournirait chaque année environ un million de tonnes d’essence. L’accord prévoit également la livraison d’un million de tonnes de diesel et 500.000 tonnes de gaz de pétrole liquéfié. Enfin, l’accord évoque la livraison de deux millions de tonnes de blé.
Le ministre du Commerce et de l’industrie par intérim déclare que l’accord comprend une période d’essai non spécifiée. Après cette période, les deux parties devraient signer un accord à plus long terme si l’arrangement est satisfaisant. Haji Nooruddin Azizi précise que les marchandises transiteraient par la route et par rail à destination de l’Afghanistan.
Gel des finances
Depuis le retour des talibans au pouvoir, l’Afghanistan subit une crise économique. Le pays dépendait fortement de l’aide au développement. En outre, le contexte de sanctions gèle largement le système bancaire du pays.
Les États-Unis suivent de près l’accord commercial. De plus, Washington annonce la création d’un fond fiduciaire suisse pour une partie des réserves de la banque centrale d’Afghanistan. Cependant, les talibans exigent le déblocage de la totalité du montant d’environ $7 milliards.
Diversification des approvisionnements afghans
Haji Nooruddin Azizi déclare que les données internationales montraient que la plupart des Afghans vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Il affirme également que son bureau s’efforce de soutenir le commerce et l’économie par le biais de contacts internationaux. Ainsi, le ministre du Commerce et de l’industrie par intérim déclare:
« Quoi que nous fassions, nous le faisons en fonction de l’intérêt national et du bénéfice pour le peuple afghan ».
Il déclare que l’Afghanistan recevait également un peu de gaz et de pétrole de l’Iran et du Turkménistan. De plus, il compte sur les liens commerciaux avec le Pakistan. Toutefois, l’objectif prioritaire est de réussir à diversifier les sources d’approvisionnements du pays.