Le Nigeria conditionne ses incitations fiscales à la performance pour relancer l’amont pétrolier

Le Nigeria introduit un crédit d’impôt plafonné à 20% pour les opérateurs pétroliers atteignant des objectifs de réduction de coûts, ciblant prioritairement les projets gaziers et offshore.

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Le président nigérian Bola Tinubu a signé, le 30 mai, un décret instaurant une nouvelle série d’incitations fiscales liées à l’efficacité opérationnelle dans le secteur pétrolier amont. Intitulée Upstream Petroleum Operations Cost Efficiency Incentives Order 2025, cette mesure associe désormais les avantages fiscaux à la capacité des opérateurs à réduire leurs coûts dans les projets onshore, en eaux peu profondes et en eaux profondes.

Ce dispositif permet aux sociétés atteignant les standards de performance définis par le gouvernement de bénéficier d’un crédit d’impôt allant jusqu’à 20% de leur charge fiscale annuelle. Cette approche s’inscrit dans une stratégie de long terme destinée à améliorer l’attractivité du Nigeria, confronté à une concurrence régionale croissante et à un recul de l’intérêt des grandes compagnies internationales pour les projets pétroliers conventionnels.

Concurrence régionale et perte d’attractivité

Avant l’arrivée au pouvoir de Bola Tinubu en 2023, le Nigeria subissait une chute marquée de ses investissements pétroliers, avec une baisse de 74% des dépenses annuelles dans l’amont entre 2014 et 2022, passant de 27 milliards USD à moins de 6 milliards USD. Cette situation a affaibli la position du pays en Afrique de l’Ouest, au moment où plusieurs de ses voisins adoptaient des régimes fiscaux plus compétitifs pour attirer les mêmes capitaux.

La nouvelle mesure vient compléter une série d’initiatives déjà mises en place depuis 2023. Parmi celles-ci figurent un abattement fiscal de 25% sur les investissements dans les équipements gaziers et la simplification des procédures de passation de marchés, qui ont permis au Nigeria de concentrer début 2024 plus de 5 milliards USD d’investissements à travers trois décisions finales majeures sur le continent.

Accent mis sur le gaz et l’offshore

En février, trois directives présidentielles ont redéfini le cadre fiscal pour les projets gaziers non associés et ceux en offshore profond. Elles ont introduit des crédits d’impôt, des déductions fiscales pour les infrastructures et des incitations ciblées sur des segments auparavant moins attractifs pour les investisseurs. En octobre, ces réformes ont été étendues au secteur aval avec notamment des exonérations de TVA sur plusieurs produits.

L’objectif est clair : sécuriser les 10 milliards USD d’investissements visés dans l’exploration gazière en eaux profondes et soutenir la montée en puissance des infrastructures de transport et d’exportation de gaz. Cette orientation stratégique s’appuie sur une perception internationale du gaz naturel comme source d’énergie de transition, plus compatible avec les exigences actuelles des marchés.

« Le président Tinubu a souligné l’importance d’une coordination entre les agences gouvernementales. Si elle est assurée, cela pourrait profondément améliorer l’attractivité du Nigeria », a déclaré Clementine Wallop, directrice Afrique subsaharienne chez Horizon Engage.

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