L’Administration Biden surveille la politique énergétique protectionniste du président mexicain Obrador. Les contrats d’exploitations cédés à la société publique mexicaine Pemex vont en effet à l’encontre des accords de libre-échange.
L’administration Biden critique le protectionnisme mexicain
Le pays d’Obrador a déjà été condamné plusieurs fois pour manquement aux obligations de protection de l’environnement. En mars 2020, l’AFP rapporte qu’un juge mexicain avait déjà suspendu des réformes du secteur de l’énergie. Allant à l’encontre de l’objectif de neutralité carbone, elles privilégiaient l’usage des énergies fossiles au détriment des énergies renouvelables.
Le président se justifie par la nécessité de ne pas faire augmenter les prix de l’électricité. Or, ceci n’est pas parvenu à convaincre ni les juges ni l’administration Biden.
Un avantage donné aux entreprises nationales
Pour l’heure, les États-Unis voient d’un mauvais œil la signature d’un accord entre le gouvernement mexicain avec le groupe pétrolier Pemex. Le gouvernement Obrador lui a concédé l’exploitation du gisement pétrolier offshore d’envergure Zama. Ce, au détriment de la société de prospection américain Talos Energy.
L’administration Biden accuse ainsi le Mexique de vouloir favoriser une de ses entreprises nationales publiques. Une politique de protectionnisme assumée par le gouvernement mexicain. Mais celle-ci va à l’encontre des dispositions de libre-échange prises par les deux pays.
Le Mexique ne respecte pas l’USMCA
En effet, il existe un accord de libre-échange entre le Canada, le Mexique et les États-Unis. Également appelé le USMCA, il est entré en vigueur en 2020 après renégociation des accords de l’ALENA. Il prévoit, entre autres, des dispositions communes concernant certains produits et une suppression des tarifs douaniers.
Or, les dispositions prises par le Mexique semblent aller l’encontre de cette mesure selon les Américains. La représentante américaine au commerce, la secrétaire mexicaine à l’économie et la ministre canadienne du commerce se sont entretenus à ce sujet.
Face à la difficile entente, il y a fort à parier que l’institution de règlements des différents prévus par le traité sera saisie. Elle l’a déjà été plusieurs fois relativement à des questions autour de l’industrie du lait, du bois ou d’accords syndicaux.
Toutefois, cet accord ne mentionne aucune disposition concernant le réchauffement climatique. Il a d’ailleurs été durement critiqué, car jugé insuffisant au regard des dispositions attendues en la matière. Les tensions au sein de l’alliance nord-américaine n’ont donc pas disparu avec la refonte de l’ALENA. Le nouveau défi majeur à relever réside dans les tensions subsistantes entre les pays autour de leur politique énergétique.