La nouvelle autorité de sûreté nucléaire réaffirme la transparence

L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, récemment créée, assure ne pas vouloir restreindre l’accès aux informations relatives à la sécurité atomique. Son président, Pierre-Marie Abadie, a présenté les mesures prévues pour maintenir la publication des expertises et protéger l’indépendance.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Ce nouvel organisme, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), rassemble désormais l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Il constitue l’unique entité responsable de la sûreté atomique sur le territoire national, succédant à l’ASN, ancien « gendarme » nucléaire, et à l’IRSN, auparavant chargé de l’expertise. Cette fusion, mise en place à l’initiative de l’exécutif, a été officiellement justifiée par un besoin de décisions plus directes et plus cohérentes. Elle suscite néanmoins des interrogations concernant la préservation de l’indépendance de l’expertise technique et la garantie d’une information transparente pour le public.

Réorganisation et cadre d’expertise

L’ASN assurait autrefois la surveillance et la réglementation du secteur nucléaire, tandis que l’IRSN se concentrait sur l’évaluation des risques et la conduite d’études scientifiques. Plusieurs observateurs ont exprimé la crainte que la réunion de ces deux missions n’entraîne une confusion entre l’instruction d’un dossier et l’expertise nécessaire à son évaluation. Au sein de l’ASNR, certains s’inquiètent de la frontière à maintenir entre celui qui décide et celui qui produit des avis techniques. Les représentants de l’ASNR indiquent, pour leur part, que la nouvelle structure prévoit un fonctionnement garantissant la distinction entre ces deux volets.

L’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (Opecst), instance chargée d’éclairer les élus sur des sujets complexes, a auditionné Pierre-Marie Abadie, président de l’ASNR. Selon lui, la fusion n’implique aucun recul en matière de transparence et d’indépendance, dans la mesure où les processus internes sont pensés pour éviter tout conflit d’intérêts. Les avis techniques seraient rendus publics, dans la plupart des cas, en même temps que les décisions pour lesquelles ils ont été sollicités. Le président de l’ASNR évoque également la possibilité de publier des expertises plus tôt, si cela répond à un impératif d’information.

Principes de saisine et d’auto-saisine

Jusqu’à présent, l’expertise émanait d’une « commande » passée par l’organisme décisionnaire à l’organisme d’analyse. Le nouveau règlement intérieur, selon les propos de Pierre-Marie Abadie, remplace cette notion de « commande » par une « saisine », renforçant l’idée d’un acte formel et transparent. Le texte accorde également un pouvoir d’auto-saisine aux experts, ce qui leur permet d’investiguer un sujet sans attendre de demande hiérarchique. Cette modalité est perçue comme une mesure destinée à préserver un haut niveau d’indépendance scientifique au sein de la nouvelle autorité.

Le dirigeant de l’ASNR insiste sur la volonté d’organiser des échanges rigoureux entre l’expertise et l’instruction, tout en évitant un cloisonnement excessif. Il évoque la suppression de formulations trop restrictives dans la version initiale du règlement, afin de permettre une flexibilité dans la façon de conduire les analyses. Les groupes de travail internes sont tenus de documenter chaque étape de l’évaluation, assurant ainsi une traçabilité claire de leurs conclusions. Les équipes concernées peuvent donc proposer elles-mêmes d’approfondir des points jugés cruciaux, afin que rien ne soit laissé sans examen.

Réactions des parlementaires

Plusieurs membres de l’Opecst ont fait part de leur satisfaction quant aux améliorations apportées au texte final. Certains pointent toutefois la nécessité de surveiller de près la mise en pratique des mesures annoncées, en particulier la dissociation entre les fonctions d’expertise et la prise de décision. Les parlementaires insistent sur le fait que la fusion ne doit pas miner la capacité des experts à exprimer leurs réserves ou à formuler des alertes s’ils l’estiment nécessaire. Ils considèrent également que la publication simultanée des avis techniques et des décisions sera un bon indicateur de la volonté de transparence.

La France Insoumise (LFI), par la voix d’un député opposé à la réforme, continue de juger insuffisantes les garanties offertes par la nouvelle autorité sur la question de l’indépendance. Cette formation politique est attentive à l’équilibre instauré entre l’expertise scientifique et les décisions administratives. Le recours à l’auto-saisine et la publication systématique des études menées figurent parmi les points de vigilance soulevés au cours des échanges. D’autres élus se déclarent également soucieux de conserver des possibilités de contre-expertise extérieure, afin de maintenir une pluralité d’analyses dans le domaine nucléaire.

Transparence, publications et suite des débats

Plusieurs observateurs estiment que l’information du public demeure un enjeu crucial. Les publications doivent inclure le détail des procédures d’évaluation, afin de clarifier comment les conclusions ont été validées et selon quels critères. Le président de l’ASNR confirme qu’une large partie des rapports, qu’ils concernent des inspections ou des études spécifiques, restera disponible en ligne. Cette accessibilité vise à instaurer un climat de confiance entre les opérateurs, l’administration et les parties prenantes extérieures.

Des élus écologistes soulignent pour leur part que la fusion est récente et doit encore faire ses preuves dans la durée. Certains réclament déjà l’évaluation régulière des conséquences concrètes de cette réorganisation, par la réalisation de bilans transmis aux commissions compétentes. D’autres jugent qu’il est nécessaire de poursuivre le dialogue avec le personnel de l’ancienne IRSN, afin de répondre à leurs inquiétudes sur la préservation d’une approche strictement scientifique. Ce processus, selon eux, requerra un suivi constant et une attention portée à chaque étape de la chaîne décisionnelle.

Plusieurs parlementaires considèrent que le texte définitif du règlement intérieur a progressé sur des points sensibles, en particulier la séparation entre l’instruction et l’expertise. Le fait de mieux définir les rôles des uns et des autres, et de rendre possible l’auto-saisine, est présenté comme un pas vers une indépendance technique accrue. Certains craignent cependant que la proximité au sein d’une même entité n’influence la portée des avis rendus à long terme. Cette inquiétude alimente l’idée d’un contrôle renforcé, auquel élus et observateurs entendent rester attentifs.

Certains jugent enfin que l’ASNR doit démontrer, au fil de ses premières décisions, la solidité de son modèle en matière de transparence, de rigueur et d’objectivité. Plusieurs retours d’expérience sont attendus, afin de déterminer si la séparation entre expertise et pouvoir décisionnel demeure effective dans toutes les situations. Des parlementaires de divers horizons ont déjà annoncé leur volonté de procéder à des auditions complémentaires, pour s’assurer que les engagements inscrits dans les textes seront fidèlement mis en œuvre. Cette diversité de positions souligne l’importance du débat autour de la sûreté nucléaire et incite chacun à évaluer les effets réels de la fusion sur les principes fondamentaux de surveillance.

Le Royaume-Uni lance TAE Beam UK soutenue par Google dans la fusion

Le Royaume-Uni et TAE Technologies créent une coentreprise à Culham pour produire des faisceaux neutres, un composant clé de la fusion, avec un soutien stratégique de Google.

Natura Resources accélère le développement de son réacteur nucléaire au sel fondu avec le soutien du DOE

Le développeur texan Natura Resources reçoit un nouveau soutien fédéral pour tester des composants critiques de son réacteur modulaire de 100 mégawatts en partenariat avec le laboratoire national d’Oak Ridge.

Le Japon s’apprête à voter sur la relance partielle de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa

L'assemblée régionale de Niigata délibère sur le redémarrage de l’unité 6 de la plus grande centrale nucléaire du monde, treize ans après l’arrêt imposé par la catastrophe de Fukushima.
en_11402222221228540

Belgique : Doel 2 définitivement arrêté après cinquante ans de production

Le réacteur Doel 2 a été mis hors service, devenant le cinquième réacteur belge à cesser ses activités dans le cadre de la politique nationale de sortie progressive du nucléaire.

Rolls-Royce SMR étend sa coopération nucléaire avec ÚJV Řež en Tchéquie

Rolls-Royce SMR a renforcé son partenariat avec ÚJV Řež pour accélérer le déploiement de petits réacteurs modulaires, en visant la construction de plusieurs unités en République tchèque et à l’international.

L’Inde prépare l’ouverture de son secteur nucléaire aux acteurs privés

Le gouvernement indien souhaite modifier sa législation afin d’autoriser les entreprises privées à participer au développement du nucléaire civil, une mesure présentée comme essentielle pour atteindre les objectifs énergétiques à long terme du pays.
en_11401111111234540

La Chine finalise la construction modulaire du réservoir passif de Xudabao 4

Le réacteur nucléaire VVER-1200 de Xudabao 4 en Chine a achevé l’installation de son dernier réservoir d’eau passif, marquant la fin de la construction modulaire de la deuxième phase du projet.

Le Canada et l’Alberta actent une stratégie nucléaire commune d’ici 2027

Ottawa et Edmonton s’accordent pour élaborer une stratégie de production nucléaire visant 2050, marquant une coopération inédite dans un protocole d’entente incluant également le captage de carbone et un projet de pipeline autochtone.

Le Niger défie Orano en lançant sa production d’uranium sur le marché international

Niamey affirme reprendre la main sur ses ressources en uranium en autorisant la vente libre de la production de Somaïr, anciennement contrôlée par le français Orano, malgré un contentieux juridique en cours.
en_114030011134540

Equinix sécurise 500 MWe nucléaires avec Stellaria pour ses data centers IA

Equinix a signé un accord stratégique avec la start-up française Stellaria pour réserver 500 MWe de capacité nucléaire avancée destinée à alimenter ses futurs data centers IA européens à partir de 2035.

Le Kyrgyzstan mise sur un petit réacteur nucléaire russe pour combler sa crise énergétique

Bichkek projette d’accueillir un réacteur modulaire RITM-200N fourni par Rosatom afin de pallier ses pénuries d’électricité et renforcer ses liens énergétiques avec Moscou, malgré les risques liés aux sanctions occidentales.

TEPCO pourrait relancer la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa dès janvier

L’assemblée préfectorale de Niigata se prononcera sur la reprise de l’unité 6, marquant une potentielle première relance pour TEPCO depuis la catastrophe de Fukushima en 2011.
en_114027271126540

La Banque asiatique de développement ouvre ses financements au nucléaire civil

La Banque asiatique de développement a modifié sa politique énergétique pour permettre le financement de projets nucléaires civils dans les pays membres en développement de la région Asie-Pacifique.

First Hydrogen lance un projet sur les combustibles pour réacteurs nucléaires modulaires à sels fondus

First Hydrogen démarre des recherches avec l’Université de l’Alberta pour identifier des mélanges de sels fondus simulant les combustibles nucléaires destinés aux prototypes de petits réacteurs modulaires.

Framatome livre ses premiers assemblages de combustible nucléaire pour Barakah

Framatome a achevé la fabrication des premiers assemblages de combustible nucléaire destinés à la centrale de Barakah, marquant une étape clé dans l’accord de fourniture signé avec l’Emirates Nuclear Energy Company en juillet.
en_114025251125540

Le Royaume-Uni engage une refonte radicale de sa régulation nucléaire

Un rapport commandé par le gouvernement britannique propose 47 mesures pour simplifier la régulation nucléaire, réduire les coûts de démantèlement et accélérer la livraison des projets civils et militaires.

Le deuxième réacteur de Zhangzhou injecte ses premiers kilowattheures sur le réseau

Le réacteur Hualong One de la centrale nucléaire de Zhangzhou a été raccordé au réseau, marquant une étape majeure dans le déploiement du programme nucléaire civil chinois en cours d’expansion.

Rosatom obtient l’autorisation de produire des composants de SMR en impression 3D

Le groupe nucléaire public russe Rosatom a validé la fabrication additive de pièces pour ses petits réacteurs modulaires, marquant une première industrielle pour l’équipement des centrales SMR RITM-200.
en_11402411138540

Maritime Fusion lève $4.5mn pour alimenter les navires grâce à l’énergie de fusion

La start-up californienne Maritime Fusion, soutenue par Y Combinator et Trucks VC, mise sur une approche décentralisée de la fusion pour conquérir le marché maritime et les applications hors réseau.

Bayridge Resources acquiert 51 % du projet d’uranium de Baker Lake au Nunavut

Bayridge Resources sécurise une participation majoritaire dans un projet d’uranium avancé au Canada, renforçant ainsi sa présence stratégique dans une région géologiquement prometteuse.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.