La grève s’est poursuivie jeudi, dans les raffineries françaises du géant des hydrocarbures TotalEnergies, ainsi que chez son concurrent Esso-ExxonMobil, pour l’obtention d’augmentations de salaires compensant l’inflation, selon des sources syndicales.
“On est toujours aussi mobilisés, partout où il y a des opérations d’arrêt en cours, ça se poursuit”, a indiqué à l’AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe, faisant notamment référence à la mise à l’arrêt en cours depuis mercredi de la raffinerie de Normandie, la plus importante de France, à laquelle la direction a été contrainte pour des raisons de sécurité.
Le syndicaliste a avancé un taux de mobilisation en moyenne de 80% des effectifs de production présents sur les sites, un chiffre que la direction n’a pas souhaité commenter.
Cette grève, entamée jeudi pour trois jours pour obtenir notamment 10% d’augmentation des salaires, devait initialement s’achever jeudi soir, mais une reconduction du mouvement vendredi n’était pas à exclure, selon M. Sellini, qui donnait rendez-vous dans la matinée, pour savoir “si l’ensemble des sites en grèves reconduisent le mouvement”.
Même s’il représente quelque 22% des capacités de raffinage en France, selon des données de l’Ufip (groupes pétroliers), l’arrêt de la raffinerie de Normandie, ne met pas en péril l’approvisionnement des stations-service à court terme, selon le groupe, qui avait indiqué mercredi avoir procédé à des importations et avoir des stocks “pouvant durer entre 20 jours et un mois”, en plus des stocks stratégiques détenus par la France.
La France importe habituellement environ 50% de ses besoins en gazole mais exporte de l’essence.
En cas d’arrêt effectif de la raffinerie de Normandie, il n’y aurait plus que deux raffineries en activité sur les huit sites que compte la France – six raffineries et deux bio-raffineries -, les autres étant également touchées par des grèves ou bien arrêtées pour des travaux ou des opérations de maintenance, selon la CGT.
La reconduction du mouvement dans les deux raffineries françaises du groupe Esso-ExxonMobil, dans les départements de Seine-Maritime et des Bouches-du-Rhône, en grève depuis une dizaine de jours et à l’arrêt, a, elle, été votée dès jeudi, a indiqué Christophe Aubert, coordinateur CGT du groupe.