La fusion de l’IRSN et de l’ASN en France suscite des inquiétudes

Le gouvernement français a annoncé la fusion de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) afin de fluidifier les processus d'examen en matière de sécurité nucléaire. Cependant, cette décision a suscité des inquiétudes quant à la sécurité nucléaire de la France.

Le gouvernement français a annoncé sa décision de dissoudre l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de fusionner ses équipes avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), dans le but de « fluidifier les processus d’examen » en matière de sûreté nucléaire. Cette décision a suscité des interrogations parmi les parlementaires et les parties prenantes aux échanges. Les critiques ont souligné les risques de perte de compétence, d’une intégration insuffisante de la recherche, d’une perturbation des normes de sécurité et d’une méconnaissance de l’organisation de la sécurité nucléaire.

 

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Le gouvernement français estime que la fusion de l’IRSN et de l’ASN permettra de mieux gérer les situations d’urgence

Selon Bernard Doroszczuk, la fusion de l’IRSN et de l’ASN permettra de mieux gérer les situations d’urgence, en éliminant les problèmes de communication entre les deux organismes. Il a souligné que le système actuel, où l’IRSN établit un diagnostic qui est ensuite transmis à l’ASN, qui est en contact avec le gouvernement, est trop lent pour répondre efficacement aux situations d’urgence.

 

Les critiques soulignent les risques de perte de compétence et de perturbation des normes de sécurité

Les critiques ont souligné les risques de perte de compétence en matière de sûreté nucléaire. Jean-Christophe Niel, le directeur général de l’IRSN, a mis en garde contre la « perte de compétence » qui en résulterait, déclarant que cette réforme pourrait avoir des effets négatifs sur la sûreté et la radioprotection. Le président de l’ASN a tenté de rassurer les critiques en affirmant que les « meilleures choses » des deux organismes seraient conservées.

Les critiques ont également exprimé leurs préoccupations quant à la perturbation des normes de sécurité. Claude Birraux, ancien président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), a averti que cette réforme pourrait représenter « un recul de 40 ans » dans l’organisation de la sécurité nucléaire, en raison de l’intégration insuffisante de la recherche. Le président des CLI, Jean-Claude Delalonde, redoute la fragilisation de la sûreté nucléaire en tant que bien commun. Bernard Salha, directeur RD d’EDF, soutient la mobilisation du CEA pour la recherche. L’ASN essaie de rassurer en disant que les meilleures choses des deux côtés seront conservées, mais certains experts appellent à la prudence car la sûreté nucléaire est en jeu, surtout si un programme nucléaire est lancé sur un système en mutation qui n’est pas encore stabilisé.

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