Fusion Fuel Cycles, coentreprise formée par Canadian Nuclear Laboratories et Kyoto Fusioneering, a lancé la construction de son site expérimental UNITY-2 au sein du complexe de Chalk River, dans la province de l’Ontario. L’installation sera la première à permettre une validation complète du cycle du combustible deutérium-tritium (D-T) sous conditions représentatives d’un réacteur de fusion, avec une circulation en boucle fermée du tritium.
Le projet vise à répondre à l’un des verrous techniques majeurs dans la transition entre la recherche sur la fusion et le développement de centrales pilotes. Le système UNITY-2 a été conçu pour démontrer, à l’échelle industrielle, les technologies critiques du cycle D-T, allant de l’injection à l’épuration, en passant par le stockage et la séparation isotopique. Le site traitera jusqu’à 30 grammes de tritium sur un cycle opérationnel de 24 heures, avec une capacité évolutive à 100 grammes.
Une infrastructure stratégique pour l’industrialisation de la fusion
Le consortium a débuté le démantèlement des équipements existants pour aménager les infrastructures nécessaires à l’implantation des systèmes techniques de UNITY-2. Ce projet ambitionne de fournir une plateforme d’essai intégrée pour la validation opérationnelle du cycle de combustible, indispensable au passage des expérimentations aux installations de production électrique par fusion.
Kyoto Fusioneering a indiqué que ce projet anticipe les besoins des futurs réacteurs pilotes, dont la construction est prévue entre la fin des années 2020 et le début des années 2030 dans des pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Japon. Selon l’entreprise, UNITY-2 jouera un rôle clé pour contourner les risques systémiques qui ralentissent la filière.
Un financement privé et une mise en service prévue en 2026
En août, Fusion Fuel Cycles a finalisé un accord de financement de 20 millions $ (CAD27.46mn) sur dix ans avec General Atomics, groupe californien engagé dans la filière fusion. Ce soutien financier contribuera à l’achèvement des travaux et au lancement des premières phases de tests en conditions réelles.
La mise en service de l’installation est attendue pour la fin de l’année 2026. Un plan de recrutement sera enclenché dans la foulée afin de constituer les équipes nécessaires aux phases de test, puis aux opérations continues prévues début 2027.