La Russie et l’Ukraine se sont à nouveau mutuellement accusées mardi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, de mettre en péril la centrale nucléaire de Zaporijjia, tandis que le secrétariat général de l’ONU les appelait à cesser toute activité militaire autour du site.
“Les forces armées ukrainiennes continuent pratiquement tous les jours à bombarder le territoire de la centrale nucléaire, créant un risque réel d’accident radioactif aux conséquences catastrophiques pour le continent européen dans son ensemble”, a lancé l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia, qui avait réclamé cette réunion du Conseil.
Il a également appelé les Occidentaux à “arrêter de couvrir leur protégé ukrainien”. “Nous avons l’impression que nos collègues vivent dans une réalité parallèle dans laquelle l’armée russe bombarde elle-même le site qu’elle protège”, a-t-il lancé.
“Personne ne peut imaginer que l’Ukraine viserait une centrale nucléaire en créant un risque énorme de catastrophe nucléaire sur son propre territoire”, a répondu l’ambassadeur ukrainien Sergiy Kyslytsya.
“Une fois encore (la Russie) a l’audace de convoquer une réunion du Conseil de sécurité pour discuter de ses propres provocations et de ses propres actions terroristes”, a-t-il ajouté, estimant avoir “perdu une heure à écouter une flopée de déclarations imaginaires”.
Les deux pays assurent tous les deux être prêts à permettre l’accès d’une équipe d’inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le site, mais la mission n’a toujours pas pu être programmée.
“Il est vraiment important que cette mission ait lieu de manière à ce que la communauté internationale puisse voir la réalité et pas une pièce de théâtre russe”, a lancé Sergiy Kyslytsya. Son homologue russe compte également sur l’AIEA pour “confirmer la réalité de la situation”, a-t-il dit.
De son côté, la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a répété la nécessité pour les deux parties “de stopper toute activité militaire autour de la centrale”.
Reprenant les mots du chef de l’ONU Antonio Guterres qui a qualifié toute attaque contre la centrale de “suicidaire”, elle a appelé au “bon sens”, s’inquiétant des “informations quasi quotidiennes sur des incidents alarmants” concernant la centrale.
A la demande notamment de Washington, Paris et Londres, une autre réunion du Conseil de sécurité est prévue mercredi matin pour marquer les six mois de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.