La première cargaison de GNL a quitté le Hammerfest norvégien depuis l’incendie qui a frappé le site en septembre 2020. La compagnie d’énergie norvégienne Equinor, exploitant Hammerfest LNG a ainsi pu reprendre contact avec les importateurs européens.
L’activité reprend à Hammerfest
Le 6 juin, le logiciel de suivi des navires et des marchandises Platts cFlow de S&P Global a repéré une activité à Hammerfest LNG. Pour la première fois depuis la fermeture de l’usine en septembre 2020, une cargaison de GNL a été chargée.
L’Arctic Voyager, navire accueillant la cargaison, navigue maintenant vers la mer baltique. De plus, deux autres méthaniers, l’Arctic Lady et l’Arctic Princess, attendent une cargaison à l’extérieur de l’installation.
La compagnie norvégienne Equinor a déclaré le 2 juin qu’elle avait repris la production dans l’installation. Elle a donc affirmé que le GNL était en cours de transfert dans le réservoir de l’usine.
La compagnie a également expliqué qu’il faudrait quatre à cinq jours pour remplir les réservoirs de stockage. Ensuite, les navires pourront être chargés et tous les cinq jours l’un d’eux pourra quitter l’usine.
L’installation de GNL d’Hammerfest dispose d’une capacité de 4,3 millions de tonnes/an. Ainsi, chaque année, elle peut fournir l’équivalent de 18 millions de m3/j de gaz soit 6,6 Gm3. Irene Rummelhoff, vice-présidente exécutive d’Equinor pour le marketing, midstream and processing a déclaré :
« Avec le démarrage de Hammerfest LNG, nous ajoutons un volume supplémentaire aux livraisons de gaz déjà substantielles en provenance de Norvège. »
Selon elle, ceci est primordial puisque ce qui importe à leurs clients, ce sont des approvisionnements prévisibles et fiables.
Les exportations européennes de GNL relancées
Avant l’incendie, le GNL d’Hammerfest fournissait principalement aux importateurs européens. De fait, en 2020, la France, le Royaume-Uni, la Pologne, la Lituanie, l’Espagne et les Pays-Bas étaient les principaux importateurs. Or, l’incendie de 2020 a obligé les partenaires, notamment la Pologne et la Lituanie, à prendre d’autres dispositions.
Selon le ministère norvégien de l’Énergie, le retour de Hammerfest LNG contribuerait à soutenir une augmentation des ventes de gaz. Le ministère a relevé ses prévisions de ventes de gaz de 6 %, à 122 milliards de m3 en 2022. Ceci s’explique par des prix européens élevés dont les opérateurs tirent parti en produisant autant de gaz que possible.
Le prix du mois à venir TTF a atteint un record de 212,15 euros/MWh le 8 mars selon les évaluations Platts de S&P Global. Ce prix, évalué le 6 juin à 81,33 euros/MWh, est en baisse par rapport à la moyenne de 2022 (98,05 euros/MWh). Toutefois, il connaît toujours une hausse de 215% d’une année sur l’autre.
La reprise de production à Hammerfest permettrait un niveau de volume des ventes de gaz norvégien de 122 milliards de m3. Ceci placerait l’année 2022 juste derrière les ventes records de 2017 (122,4 milliards de m3). Mais surtout, cela représenterait une hausse des ventes de 9 % par rapport à celles de 2021 (113 milliards de m3).