Le géant russe Gazprom, qui a réduit mardi de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne, a diminué de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien Eni pour la journée de mercredi.
Eni confirme une « réduction limitée des fournitures de gaz » pour la journée de mercredi. Toutefois, l’entreprise italienne ignore les raisons de cette diminution.
Le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani a fait savoir dans l’après-midi que ses services, en coopération avec les opérateurs du secteur, “suivent constamment les flux de gaz en et pour le moment aucune situation critique n’est à signaler”, selon son service de presse.
Les exportations de gaz russe vers l’Europe continue de diminuer
Depuis le début des sanctions occidentales contre la Russie, suite à l’invasion de l’Ukraine en février, les exportations de gaz russe vers l’Europe baissent. Gazprom a interrompu ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens ayant refusé de payer en roubles.
Environ la moitié des entreprises étrangères qui ont conclu un contrat de fourniture de gaz avec Gazprom ont ouvert un compte en roubles auprès de Gazprombank pour honorer leurs paiements, avait assuré à la mi-mai le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, cité par Ria Novosti.
Le géant énergétique italien Eni, contrôlé à 30,3% par l’État, avait ainsi ouvert un compte en euros et un autre en roubles auprès de Gazprombank afin de régler ses paiements de fourniture de gaz russe à la fin du mois de mai, se pliant ainsi aux exigences de Moscou. Le groupe dit avoir payé en euros.
L’Italie est très dépendante du gaz russe car elle importe 95% du gaz qu’elle consomme, dont environ 40% provenaient de la Russie en 2021.
En visite en Israël, le Premier ministre italien Mario Draghi a plaidé mardi en faveur d’une plus grande autonomie énergétique: “Nous voulons réduire notre dépendance au gaz russe”, a-t-il affirmé. “Nous travaillons ensemble afin d’utiliser les ressources gazières de la Méditerranée orientale et pour développer des énergies renouvelables”.
De son côté, le gouvernement allemand a assuré mardi que malgré la chute de 40% des livraisons “la sécurité de l’approvisionnement (était) toujours garantie” pour le pays. En dépit de l’intervention militaire en Ukraine, l’Allemagne continue d’importer près de 35% de son gaz depuis la Russie, même si cette proportion était de 55% avant février.