Gaz : l’Australie peut-elle décarboner son GNL ?

L'innovation et les investissements dans la filière du bio gaz naturel liquéfié sont importants pour la sécurité du pays et sa lutte face au changement climatique. L'Australie souhaite décarboner son secteur gazier et notamment son GNL afin de réduire ses émissions carbones et d'assurer sa sécurité énergétique.

Partagez:

Les prix du gaz ont fortement augmenté. Néanmoins, l’Australie aimerait décarboner son secteur gazier et notamment son GNL. Le pays pourrait ainsi s’attaquer à la réduction de ses émissions carbones. Mais aussi assurer sa sécurité énergétique.

Une forte hausse du prix du gaz

La guerre en Ukraine a eu un impact énorme sur la filière du gaz. Les prix étaient déjà élevés grâce à une remontée de la demande plus soudaine que prévu. Cela est aggravé par des coupures dans des projets globaux. En conséquence, les prix sont très élevés.

De plus, au cours des derniers mois, les prix européens se sont parfois négociés au-dessus des prix asiatiques. Bien que les prix puissent reculer un peu. Il reste fortement probable qu’ils demeureront élevés jusqu’au milieu des années 2020 en raison de la croissance limitée de l’offre.

La réduction de l’offre face à une forte demande est une recette pour une crise plus profonde, de sorte que les pays consommateurs doivent gérer les risques. La résilience et la sécurité peuvent être coûteuses, mais les coûts en valent la peine pour assurer contre la volatilité des prix du gaz. Et l’innovation dans les nouvelles technologies de décarbonation du GNL sera cruciale. Cela permettra d’assurer la sécurité énergétique à long terme et de lutter contre le changement climatique.

L’Europe en recherche active de nouvelles sources gazières

La croissance à court terme de la demande de GNL se déplace vers l’Europe alors que les acheteurs cherchent à réduire leur dépendance à l’égard de la Russie. Par ailleurs, les acheteurs asiatiques sensibles aux prix cherchent à délaisser le GNL, ce qui réduit la demande. Malgré cela, l’Asie continue de stimuler la croissance à long terme de la demande de GNL.

Alors, quels projets iront de l’avant pour répondre à cette demande ? Les projets rapides sur le marché ont l’avantage en ce moment, y compris le GNL flottant (FLNG) au Congo. Divers projets sont en cours aux États-Unis, le premier étant Plaquemines et Corpus Christi Stage 3. On attend à ce que 16 autres Mmtpa soient sanctionnés au Qatar vers le milieu de l’année, Tortue Phase 2 et Papua LNG peut-être l’année prochaine, et éventuellement un autre projet de FLNG en Malaisie.

Le développement de projets CSC

Une chose à noter au sujet de ces développements est le nombre de projets associés de captage et de stockage du carbone (CSC). Ce qui souligne l’importance continue de la décarbonation malgré les prix élevés.

Il y a aussi des possibilités pour les joueurs australiens. À court terme, il s’agit de maximiser la production des projets existants. À plus long terme, il pourrait y avoir un nouveau train à Darwin et à Browse. Mais cela nécessitera un projet de CSC pour réduire les émissions.

La compétitivité du carbone reste donc essentielle. Les projets de GNL sont des investissements à long terme sur plusieurs décennies et le paysage deviendra de plus en plus conscient du carbone. Il existe de nombreuses façons pour les projets de GNL de gérer leur empreinte carbone, mais l’une des tendances qui fait mouche est la carboneutralité ou le GNL « vert ».

Le bio GNL pour compenser l’impact climatique du gaz

Une cargaison de « bio GNL » mesure les émissions de gaz à effet de serre, les certifie et compense une partie ou la totalité des émissions du cycle de vie par l’achat de crédits de carbone. Ces derniers appuient le reboisement et d’autres projets d’énergie renouvelable. Les cargaisons de bio GNL sont maintenant de plus en plus appelées « GNL à compensation carbone ».

En 2021, le GNL à compensation de carbone a prospéré. Pendant l’année, on a livré 28 cargaisons. Cela représente une augmentation de cinq fois par rapport à 2020. Et ce, malgré qu’on a commercialisé des cargaisons supplémentaires, bien que cela n’a pas été déclaré. Si l’Asie demeure la destination dominante, l’Europe et les Amériques ont également importé leurs premières cargaisons de GNL compensées par des émissions de carbone. Le marché est donc devenu un marché véritablement mondial. Même s’il représente encore une très petite part du commerce total de GNL. À ce jour, l’Australie demeure le plus important fournisseur de marchandises compensées par le carbone.

Le but du GNL

Mais le lustre initial du GNL à compensation carbone s’estompe. Depuis octobre 2021, seulement deux cargaisons ont été signalées dans un contexte de prix au comptant record pour le GNL et de critiques accrues à l’égard de ce qui commence à être perçu comme une pratique de greenwashing.

La compensation des émissions de carbone n’a toutefois jamais été l’objectif ultime de l’industrie du GNL. Les priorités doivent changer. Le but ultime est la réduction matérielle du CO2 dans toute la chaîne de valeur du GNL, avec des compensations utilisées uniquement pour les émissions inévitables. Et certaines entreprises, dont beaucoup en Australie, vont déjà dans cette direction.

Le captage et stockages des émissions l’avenir du gaz ?

Capter les émissions carbones

Le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC) est un énorme thème émergent en matière d’énergie et de décarbonation industrielle. Toutefois, c’est encore une petite industrie, et les années 2020 seront consacrées à la création d’un marché. La décarbonation de la production de gaz naturel et de GNL sera un élément très important à l’avenir.

Il y a certains ingrédients clé à un marché réussi du CUSC. L’Australie comme l’un des pays à l’avant-garde du développement, avec les États-Unis, le Canada et l’Europe du Nord.

L’Australie un pays disposant des capacités pour mettre ces projets à bien

Le premier est le potentiel de stockage. L’Australie et ses eaux sont reconnues pour leur excellente géologie, leur aptitude à stocker le CO2 sous la surface, que ce soit dans des champs de pétrole et de gaz épuisés ou dans d’autres structures. Deuxièmement, le gouvernement joue un rôle essentiel. Le gouvernement australien a fait de grands progrès au cours des deux dernières années en matière de politique et de législation. Bien que les développeurs recherchent plus de certitude.

Troisièmement, il y a la collaboration entre les entreprises. Pour que les centres multisectoriels de CUSC voient le jour, il faut trouver une solution commune à un problème commun. Ce qui signifie donc que les entreprises et les concurrents disparates doivent se parler.

Quatrièmement, il y a la question des coûts. L’Australie a des projets très coûteux en préparation, mais elle n’est pas la seule à le faire. Il s’agit en effet d’une technologie à ses débuts et à ses coûts élevés. Les gouvernements et l’industrie ont tous deux un rôle à jouer pour réduire les coûts de la technologie. Des investissements ciblés seront nécessaires pour que l’Australie tire le meilleur parti des possibilités.

Enfin, on voit que la filière du gaz évolue. Notamment au niveau du bio GNL qui prend une place de plus en plus importante. Afin de pouvoir pérenniser la filière du gaz, on prévoit de développer des techniques pour capturer le carbone. L’Australie semble bien placée et possède de nombreux atouts pour y parvenir. Néanmoins, elle n’est pas le seul pays à faire cela. Ainsi, elle pourrait avoir une position de précurseur, mais cette position pourrait être prise par d’autres pays qui eux aussi travaillent sur ces technologies.

L’industrie des fluides de forage atteindra $10,7bn en 2032 grâce à l’essor pétrolier et aux innovations chimiques

L’augmentation des forages pétroliers, l’exploration en eaux profondes et les avancées chimiques devraient porter le marché mondial des fluides de forage à $10,7bn d’ici 2032, selon Meticulous Research.

Le marché mondial du GNL à petite échelle atteindra $31,78bn d’ici 2030

Le marché du gaz naturel liquéfié à petite échelle devrait croître à un rythme annuel de 7,5%, atteignant une valeur totale estimée à $31,78bn d'ici 2030, porté notamment par les secteurs maritime et du transport lourd routier.

L’Europe prolonge jusqu’en 2027 ses obligations de stockage de gaz

L'Union européenne étend de deux ans les règles sur le stockage gazier, imposant aux États membres un taux de remplissage minimal de 90 % afin d'assurer sécurité énergétique et stabilité économique face aux incertitudes du marché.
en_114025062037540

Chevron et Energy Transfer étendent leur accord LNG à Lake Charles

Energy Transfer renforce son partenariat avec Chevron en augmentant de 50 % leur contrat de fourniture de gaz naturel liquéfié depuis le futur terminal d’exportation Lake Charles LNG, dans une perspective stratégique de sécurisation à long terme.

Woodside finalise la vente de 40 % du projet Louisiana LNG à Stonepeak

Woodside achève la cession de 40 % du projet Louisiana LNG à Stonepeak, injectant 5,7 milliards $ pour accélérer les développements et optimiser les rendements financiers avant la première livraison de gaz prévue en 2026.

Fusion fuel: Al Shola Gas décroche 4,4 mn AED ($1.2 mn) de contrats

La société irlando-portugaise Fusion Fuel renforce sa présence aux Émirats arabes unis : sa filiale Al Shola Gas ajoute 4,4 mn AED ($1.2 mn) de nouveaux contrats d’ingénierie, consolidant un carnet déjà solide pour 2025.
en_1140290955540-15-1-768x364

Cheniere Energy approuve l’expansion du terminal GNL Corpus Christi pour 2029

Cheniere Energy valide l'investissement majeur pour agrandir le terminal Corpus Christi, ajoutant deux unités de liquéfaction afin d'accroître sa capacité d'exportation de gaz naturel liquéfié à l'horizon 2029, répondant ainsi aux contrats internationaux signés récemment.

L’industrie du GNL pourrait réduire ses émissions de 60% selon l’AIE

Une étude de l’Agence internationale de l’énergie révèle que les émissions mondiales associées au gaz naturel liquéfié pourraient être significativement réduites avec les technologies actuelles.

L’Europe accélère le remplissage des stockages gaziers malgré des réserves en baisse

L'Europe injecte du gaz naturel à un rythme record depuis trois ans dans ses stockages souterrains, alors que les réserves restent inférieures à leur moyenne historique, obligeant à maximiser les importations de gaz naturel liquéfié (GNL).
en_114023062071540

Séoul gèle ses tarifs électriques face aux risques sur l’approvisionnement en GNL

La Corée du Sud renonce à baisser ses tarifs électriques cet été, redoutant une perturbation des approvisionnements en gaz naturel liquéfié suite aux tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient, malgré la baisse récente des coûts d'importation des combustibles.

La Russie prête à livrer du gaz naturel liquéfié au Mexique

La Russie se positionne pour fournir du gaz naturel liquéfié au Mexique et envisage un partage technologique élargi dans le secteur énergétique, selon le ministre russe de l’Énergie Sergey Tsivilyov.

Israël relance ses exportations de gaz vers l’Égypte et la Jordanie

Israël a repris partiellement ses exportations de gaz naturel vers l’Égypte et la Jordanie, après une semaine d'interruption liée à la fermeture de deux de ses principaux champs gaziers offshore, Leviathan et Karish.
en_114022062065540

Le Népal identifie une réserve majeure de méthane estimée à 112 milliards m³

Le Népal révèle une réserve potentielle significative de méthane dans l'ouest du pays, suite à un forage mené avec le soutien technique de la Chine, ouvrant de nouvelles perspectives économiques.

Petronas et JOGMEC signent un accord stratégique autour du projet LNG Canada

Petronas officialise avec JOGMEC un mémorandum pour sécuriser les livraisons japonaises de LNG, dont une première cargaison issue de LNG Canada, prévue en juillet chez Toho Gas.

Eni et PETRONAS finalisent un accord stratégique pour fusionner leurs actifs en Asie du Sud-Est

Eni et PETRONAS s’accordent sur la création d’une nouvelle entité commune, regroupant des actifs majeurs en Malaisie et en Indonésie, avec un partage égal de la participation et une ambition régionale marquée dans le gaz naturel.
en_11403391001540

Keyera acquiert l’activité canadienne de Plains pour 5,15 milliards de dollars

La société énergétique Keyera acquiert les actifs canadiens de gaz naturel liquéfié de Plains dans une transaction stratégique à 5,15 milliards de dollars, consolidant sa présence sur l’ensemble du corridor énergétique canadien et optimisant son infrastructure opérationnelle.

ORLEN renforce sa capacité d’importation de GPL avec un investissement majeur

ORLEN Paliwa a doublé les capacités de stockage et augmenté de 65 % la manutention annuelle de GPL à Szczecin, atteignant désormais 400 000 tonnes grâce à un investissement dépassant 150 millions de PLN ($36,5mn).

La Serbie négocie avec Gazprom un accord gazier à prix compétitif européen

Belgrade finalise actuellement un nouveau contrat gazier avec la Russie, promettant le tarif le plus bas d'Europe, selon le directeur général de Srbijagas, Dusan Bajatovic, malgré l'objectif européen d'éliminer les importations russes d'ici 2027.
en_11403390995540

Demande de gaz en Europe : Ember prévoit une baisse de 7% d’ici 2030

Un rapport du groupe de réflexion Ember anticipe une diminution notable de la demande européenne de gaz d'ici 2030, soulignant les risques financiers potentiels pour de nouvelles infrastructures gazières actuellement en projet.

TotalEnergies et QatarEnergy obtiennent un permis d’exploration stratégique en Algérie

TotalEnergies et QatarEnergy ont remporté le permis d’exploration de Ahara, marquant une nouvelle étape dans leur partenariat avec SONATRACH sur un vaste périmètre situé entre Berkine et Illizi.