France et Allemagne acceptent le Désaccord Nucléaire

La France et l’Allemagne ont « accepté d’être en désaccord » sur la proposition de l’UE de qualifier l’énergie nucléaire d’énergie verte, déclare vendredi la ministre allemande des affaires européennes, Anna Luehrmann, niant tout conflit entre les deux géants européens sur cette question.

La Commission européenne publie sa proposition

La Commission européenne a publié un projet de proposition visant à qualifier l’énergie nucléaire, ainsi que le gaz naturel, de sources « vertes » pouvant faire l’objet d’investissements dans le cadre des règles visant à promouvoir un avenir neutre en carbone.

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La France a mené la charge pour que l’énergie nucléaire – sa principale source d’énergie – soit incluse dans la liste. Tandis que l’Allemagne, qui est en train de fermer toutes ses centrales nucléaires, y est farouchement opposée.

« Nous connaissons la position française sur l’énergie nucléaire et la partie française sait très bien quelle est la position allemande », déclare Luehrmann dans une interview à l’AFP. « Nous pouvons donc dire que nous sommes d’accord pour ne pas être d’accord sur cette question et ensuite nous tourner vers les questions sur lesquelles nous voulons avancer… de la protection du climat aux investissements durables, en passant par la question de la souveraineté stratégique européenne. »

Retard sur le texte

La liste des énergies vertes, connue sous le nom de « taxonomie » de l’UE, était censée avoir atterri avant la fin de 2021, mais de profondes divisions entre les États membres l’ont retardée.

La Commission européenne a discrètement distribué un projet de texte sur ses plans la veille du Nouvel An et a déclaré qu’elle avait commencé à consulter les États membres sur la proposition.

Si une majorité d’États membres soutient la proposition, elle deviendra une loi européenne et entrera en vigueur en 2023.

La France, qui tire environ 70% de son électricité du nucléaire, a signé en octobre 2021 une déclaration de soutien à l’énergie nucléaire avec neuf autres États membres, dont la Pologne et la République tchèque.

L’Allemagne farouchement opposée au nucléaire

Mais la ministre allemande de l’environnement, Steffi Lemke, a déclaré qu’il serait « absolument erroné » d’inclure l’énergie nucléaire dans la liste. Arguant que l’énergie atomique « peut conduire à des catastrophes environnementales dévastatrices ».

Maintenant sa politique, fin décembre 2021, l’Allemagne arrête 3 réacteurs nucléaires. Il n’en reste ainsi plus que trois qui seront fermés d’ici à la fin de 2022, conformément au calendrier d’Angela Merkel pour l’abandon progressif de l’énergie atomique.

« Nous avons fait savoir très clairement, en tant que gouvernement fédéral tout entier, que nous sommes contre l’inclusion du nucléaire en tant que produit financier durable », déclare Luehrmann. « Nous devons aller dans une autre direction pour des raisons climatiques, mais aussi pour des raisons d’indépendance politique, et je vois cela comme un argument contre le gaz et l’énergie nucléaire. Parce que l’uranium doit venir de quelque part », ajoute-t-elle. 

Mme Luehrmann concède toutefois que « nous savons aussi que nous ne sommes pas majoritaires en Europe » sur cette question.

Baisse prévue des prix de l’énergie en 2024, malgré une hausse globale

En 2024, les prix de l’électricité et du gaz en France devraient baisser grâce aux récentes réformes gouvernementales et aux ajustements de marché. Toutefois, ils demeureront supérieurs aux niveaux pré-crise de 2021-2022, mettant en lumière les défis persistants et les stratégies nécessaires pour stabiliser le secteur énergétique dans un contexte post-crise.

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