Le géant norvégien de l’énergie Equinor a annoncé vendredi avoir conclu un accord de long terme avec le gazier polonais PGNiG pour la fourniture de gaz norvégien à la Pologne via un gazoduc sur le point d’être inauguré.
Selon les termes de l’accord, Equinor livrera à PGNiG, via le gazoduc Baltic Pipe, environ 2,4 milliards de m3 de gaz par an pendant dix ans, soit l’équivalent de 15% de la consommation annuelle polonaise.
D’une capacité de 10 milliards de m3 par an, Baltic Pipe sera inauguré mardi. S’agissant en fait d’un raccordement, via le Danemark, à Europipe II, un gazoduc qui relie déjà la Norvège et l’Allemagne, sa mise en service n’entraînera pas une hausse des livraisons de gaz norvégien à l’Europe.
La Pologne cherche à réduire sa dépendance au gaz russe qui couvrait les deux tiers de ses besoins il y a quelques années. Sur fond de guerre en Ukraine, le géant russe Gazprom a suspendu ses livraisons vers le pays cette année, PGNiG ayant refusé de payer sa facture en roubles.
Le nouveau contrat avec Equinor courra du 1er janvier 2023 au 1er janvier 2033. Cela “se traduira par un renforcement significatif de la sécurité énergétique de notre pays”, a commenté la directrice générale de PGNiG, Iwona Waksmundzka-Olejniczak, citée dans un communiqué commun.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait effectué une visite à Oslo en mars en vue de développer la coopération énergétique entre les deux pays.
Deux mois plus tard, M. Morawiecki avait appelé les Norvégiens à “partager ces bénéfices exceptionnels”, pointant du doigt “une prédation indirecte de la guerre déclenchée par Poutine”.
Le gaz sera livré “au prix du marché”, a précisé vendredi à l’AFP un porte-parole d’Equinor Magnus Frantzen Eidsvold.
Face à l’envolée de leurs factures énergétiques, plusieurs pays membres de l’Union européenne (UE) réclament un plafonnement du prix du gaz importé.
Concernant cette proposition, la Norvège, devenue le premier fournisseur de gaz de l’Europe après la réduction des livraisons russes, se dit “sceptique”.
Oslo renvoie la balle aux groupes pétroliers et à leurs clients en Europe, suggérant de négocier les contrats d’approvisionnement à long terme, aux prix fixes et donnant donc plus de visibilité, mais boudés par les Européens depuis le tournant des années 2000, plutôt que ceux au comptant (spot), dont les prix peuvent varier énormément.