Duke Energy refuse les demandes du fonds d’investissement Elliott Management. Le conflit, devenu public, prend une nouvelle tournure alors que l’équipe de décision de Duke dément les accusations d’Elliott.
Duke Energy en conflit avec le fond Elliott Management
Voilà plusieurs semaines déjà que le conflit rage entre Duke Energy Corporation et un de ses stakeholders, Elliott Investment Management. Duke Energy vient de répondre aux dernières revendications d’Elliott.
Duke Energy, une Fortune 150, est un grand holding énergétique des États-Unis. Elle dessert plus de 7,9 millions clients au Sud-Ouest des États-Unis en électricité, et 1,6 million en gaz naturel. Ses services publics possèdent collectivement 51 GW de capacité énergétique et la société prévoit d’en exploiter 16 additionnels d’ici à 2025.
Elliott, un de ses principaux actionnaires, est un des plus grands fonds d’investissement activiste au monde. La société est reconnue depuis 2009 comme un « fonds vautour » spécialisé dans l’achat de dette à bas prix. Forbes le décrit d’ailleurs comme « l’un des […] plus intelligents et plus tenaces du secteur des hedge funds. »
Elliott demande la division de Duke Energy en trois sociétés
Une des premières et principales revendications d’Elliott envers Duke Energy est d’étudier la possibilité de se scinder en trois sociétés. Selon le fonds d’investissement, cela pourrait dégager jusqu’à 15 milliards de dollars pour les stakeholders.
Elliott a également fait des reproches additionnels au management dans une lettre adressée au conseil d’administration de Duke. Le manque de performance de la société en était un point majeur, ainsi que la responsabilité du management à cet égard. Le fonds d’investissement a également remis en question l’alignement des intérêts de la direction sur ceux des actionnaires.
La stratégie d’Elliott est bien rodée. Les pressions de la société ont réussi à obtenir des changements dans certaines des entreprises les plus importantes du monde.
Elliot Management demande l’émission de $7 milliards d’actions
Dans sa dernière réponse à Elliott, l’équipe de direction de Duke affirme avoir le soutien unanime de son conseil d’administration. Ils refusent les revendications d’Elliott, qu’ils considèrent favoriser l’agenda à court terme du fonds d’investissement. Ils affirment en effet que de tels changements se feraient au détriment de la valeur actionnariale à long terme et des intérêts de leurs employés.
Duke Energy révèle également que de telles revendications suivent une série de propositions d’Elliott datant de juillet 2020. Elliott proposait que Duke émette jusqu’à $7 milliards d’actions fortement décotées au fonds et à ses affiliés. La proposition avait été refusée, car elle aurait considérablement dilué les actionnaires existants de Duke. En conséquence de ce refus, Elliott aurait décidé de plaider publiquement en faveur de la scission.
Une scission illogique selon Duke
La demande de rupture du fond spéculatif est, selon Duke, illogique. L’équipe de direction affirme avoir dialogué avec des analystes financiers et des actionnaires institutionnels et obtenu un retour unanime. Presque toutes les parties prenantes rejettent le plan d’Elliott, jugé financièrement bancal et contraire à la stratégie de l’entreprise.
L’équipe de management alignée sur les intérêts des actionnaires
Selon Duke Energy, Elliott tente d’ébranler l’équipe de direction afin de forcer la main des actionnaires et exécuter son plan. Duke affirme que l’équipe de management comme le conseil d’administration ont à cœur de favoriser les intérêts à long terme de ses actionnaires. Ces dernières années, le rendement total pour l’actionnaire a d’ailleurs dépassé celui de ses pairs du secteur des services publics.
Duke Energy : une croissance future assurée
Enfin, l’entreprise a récemment franchi plusieurs étapes importantes qui doivent garantir sa croissance, selon Duke Energy. Des achats ambitieux et le positionnement réussi de l’entreprise sur la transition énergétique ont permis la réussite d’initiatives stratégiques clés. Pour le refléter, le bénéfice par action a été ajusté à long terme, passant de 5 à 7% jusqu’en 2025.
Ainsi, Duke Energy, uni derrière son équipe de direction, continue de s’opposer à la pression exercée par le fond spéculatif Elliott. Néanmoins, le succès des stratégies précédentes du fonds vautour laisse douter de la capacité de résistance de l’holding énergétique.