Chine : bientôt Autosuffisante en Charbon ?

Le retrait de la Chine du marché du charbon laisse entrevoir une volonté d'autosuffisance. L’empire du milieu importe moins et augmente sa production nationale. Plusieurs politiques sont mises en place afin de réduire les importations de charbon étranger, dont le blocage des prix et le développement des énergies renouvelables.

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Même si la dépendance de la Chine à l’égard de l’électricité produite à partir du charbon n’est pas près de diminuer, les données et les politiciens indiquent que le plus grand producteur et consommateur de charbon au monde pourrait chercher activement à satisfaire la majorité de ses besoins par la production intérieure.

La Chine s’active à augmenter sa production de charbon

La Chine s’est montrée fermement décidée à augmenter la production nationale de charbon cette année. Elle souhaite également créer une réserve pour garantir ses besoins énergétiques. Cette décision est considérée par de nombreux acteurs du marché comme une mesure de précaution. Elle intervient après que les faibles stocks de charbon ont entraîné des coupures d’électricité pour ses industries à la fin de 2021.

Ainsi, les importations chinoises de charbon thermique ont chuté de 16% sur l’année pour atteindre 75,41 millions de tonnes métriques entre janvier et avril 2022. Dès lors, la production nationale de charbon a augmenté de 10,5% sur l’année. Elle atteint désormais 1,45 milliard de tonnes métriques sur la même période.

En outre, la Chine vise à produire 300 millions de tonnes de charbon supplémentaires cette année par rapport à la production record de 4,07 milliards de tonnes en 2021, selon le Bureau national des statistiques (NBS).

Des importations en baisse

Les importations de la Chine ont augmenté d’année en année au cours des cinq dernières années. Avec les dynamiques actuelles, les acteurs du marché s’attendent à ce que la forte hausse de la production nationale réduise les besoins d’importations pour cette année.

Un producteur anonyme basé en Indonésie ajoute :

« La Chine exige habituellement que 10 % du charbon soit mélangé à la production nationale. Mais ce chiffre n’est plus que d’environ 5 %. Donc s’ils veulent réduire encore ce chiffre, ce ne sera pas difficile pour eux. Mais cela entraînera beaucoup de volatilité. Toutefois, la qualité du charbon n’est peut-être pas adaptée aux objectifs d’émissions. Il serait peut-être judicieux de le mélanger. En outre, pour atteindre les objectifs d’émission, ils doivent renouveler l’efficacité des centrales électriques au charbon. La réduction du charbon importé ne permettra peut-être pas d’y parvenir. »

L’empire du milieu a importé 269 millions de tm de charbon en 2021. Il s’agit du plus haut niveau depuis 2013, selon les données du NBS. Cependant, selon S&P Global, les importations devraient baisser de 17,2 % à 222,6 millions en 2022 et rester largement stables à 225 millions en 2023. Ainsi, la Chine a la capacité de réduire une part importante de ses importations.

Les « lockdowns » ou confinements en Chine choquent la demande

Les négociants de Cola pensent principalement que la faiblesse de la demande d’importation en provenance de Chine émane des lockdowns, en dehors d’une augmentation de la production. Les lockdowns résultent de la politique de zéro-covid du pays.

En regardant les chiffres, on voit que la production industrielle a diminué de 2,9 % en avril. De plus, la production d’électricité a baissé de 4,3 % sur l’année pour atteindre 608,6 milliards de KWh le même mois. La production d’électricité n’a augmenté que de 1,3 % pour atteindre 2,6 trillions de KWh de janvier à avril.

Par ailleurs, des sources estiment que la demande d’importation a également été dissuadée. En cause, les acteurs du marché s’attendent à un transport plus facile du charbon national une fois que la maintenance du chemin de fer Daqin se terminera.

Toutefois, les producteurs indonésiens s’attendent à ce que les acheteurs chinois reviennent sur le marché une fois les confinements terminés. Néanmoins, les politiques nationales pourraient limiter une forte hausse de la demande sur le marché au comptant.

Réduire les importations en bloquant les prix et en promouvant les énergies renouvelables

Les autorités chinoises tentent de contrôler les prix du charbon sur le marché intérieur depuis septembre 2021. Elles utilisent des plafonds de prix sur les contrats à long terme ainsi que sur le marché au comptant, selon des sources. En conséquence, les changements de règles et la rigueur du respect des plafonds de prix ont asséché les liquidités sur le marché à terme et freiné la découverte des prix sur le marché intérieur.

Le prix du charbon NAR de Qinhuangdao 5 500 kcal/kg plafonnent à 770 yuans/mt à compter du 1er mai. Aussi, les contrats à long terme ont été plafonnés à 700 yuans/mt. Selon des sources, les producteurs d’électricité ont réduit leur exposition au marché au comptant. De plus, ils ont pu s’approvisionner en charbon par le biais de contrats à long terme dans un contexte de demande réduite.

Il est important de noter que les acteurs du marché ont également signalé une augmentation des investissements dans les énergies renouvelables. Par conséquent, cela pourrait réduire la dépendance à l’égard des centrales électriques au charbon à moyen terme.

Chamboulement sur les marchés indonésiens et russes

Un retrait de la Chine sur le marché du charbon entraverait les projets d’augmentation de la production, car les prix se maintiendront dans une fourchette de prix pour les vendeurs qui fournissent l’empire du milieu.

L’Indonésie a fourni près de 62 % des importations de charbon de la Chine au cours des neuf premiers mois de 2021. Tandis que 26 % supplémentaires provenaient de Russie, selon les données de S&P Global. Par ailleurs, les sanctions imposées au charbon russe après l’éclatement de la guerre en Ukraine ont entraîné une forte décote du charbon russe par rapport au combustible d’autres origines. Ainsi, les acteurs du marché s’attendent à une forte augmentation des exportations de charbon russe vers la Chine en 2022.

En 2022, avec les réductions des importations de la Chine, les prix du charbon indonésien sont restés équilibrés. Le prix du CPG de Kalimantan 4 200 kcal/kg a augmenté de 38,6 % pour atteindre 87,95 $/mt depuis le début de l’année, au 23 mai, selon les données de S&P Global. Cependant, depuis l’absence d’acheteurs chinois sur le marché, en grande partie à cause du COVID-19, le prix a évolué dans une fourchette de 87,95 à 94 $/mt, selon les données.

Le prix du charbon russe Pacific 6 300 kcal/kg GAR a glissé de 191 $/mt FOB le 18 février à 170 $/mt le 20 mai, selon les données de S&P Global. Dans le même temps, le prix du charbon NAR de Newcastle de 5 500 kcal/kg avec 23 % de cendres est passé de 157,05 $/mt le 18 février à 203 $/mt le 23 mai.

 

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