Le géant des hydrocarbures britannique BP a prévenu vendredi que ses ventes de pétrole et ses marges de raffinage seraient moins bonnes au troisième trimestre qu’au deuxième, ce qui pèsera sur son résultat, dans un contexte d’une baisse des prix de l’or noir.
Les marges de raffinage ressortiront « plus faibles » entre juillet et septembre, entre 400 et 600 millions de dollars moins élevées qu’au trimestre précédent, estime BP dans un communiqué avant ses résultats le 29 octobre. Les ventes de pétrole devraient elles aussi « être faibles » sur la période, ajoute le groupe, qui rappelle que le prix du baril de Brent était en moyenne de 80,34 dollars sur le trimestre, près de 5 dollars de moins qu’au trimestre précédent.
Baisse des marges de raffinage et des ventes de pétrole
Si les prix du pétrole ont été tirés vers le haut ces deux dernières semaines par un regain de tension au Moyen-Orient, ils sont structurellement contenus par une faible demande de la Chine, premier importateur de brut, et par des prévisions de production abondante en 2025. Le titre de BP à la Bourse de Londres recule de 0,55% à 408,60 pence vendredi vers 08H50 GMT.
La production de pétrole de BP devrait en revanche être globalement stable d’un trimestre sur l’autre, là où le groupe anticipait précédemment une baisse. Toutefois, cette stabilité ne suffira pas à compenser la faiblesse des marges de raffinage et des ventes de pétrole.
Impact sur la dette et les bénéfices de BP
L’entreprise s’attend par ailleurs à voir sa dette se creuser sur la période, en raison de l’impact des marges de raffinage plus faibles mais aussi parce qu’elle a repoussé au 4e trimestre l’inscription dans ses comptes d’un crédit d’environ un milliard de dollars lié à des cessions. Le bénéfice de BP a chuté de 79 % sur un an au premier semestre, déjà plombé par des marges de raffinage en repli mais aussi par des dépréciations d’actifs, à 2,1 milliards de dollars.
Shell, concurrent et compatriote de BP, qui publiera ses résultats le 31 octobre, avait lui aussi prévenu en début de semaine d’une baisse de ses marges de raffinage au troisième trimestre. Cette situation reflète une tendance plus large dans le secteur énergétique, où les grandes entreprises pétrolières font face à des pressions sur leurs marges de raffinage, combinées à une demande mondiale en pétrole qui peine à retrouver sa vigueur, notamment en raison du ralentissement économique chinois. Avec des prévisions de production excédentaire pour 2025, les perspectives de reprise à court terme semblent limitées pour BP et ses concurrents.