Biden prévoit de rendre les terres fédérales moins chères d’accès pour les entreprises spécialisées dans l’énergie solaire et éolienne. Cette décision intervient alors que l’industrie de l’énergie propre a fait valoir que les frais de location sont trop élevés pour attirer des investissements.
Biden entame une réforme pour l’industrie du renouvelable
La décision de Washington de revoir la politique foncière fédérale pour les projets d’énergie renouvelable fait partie d’un effort plus large du gouvernement du président Joe Biden. En effet, il s’agit de lutter contre le réchauffement climatique en stimulant le développement des énergies propres. Tout en décourageant le forage et l’extraction du charbon.
Janea Scott, conseillère principale du secrétaire adjoint du département américain de l’Intérieur pour les terres et les minéraux, déclare que l’administration étudiait plusieurs réformes pour faciliter l’usage des terres fédérales par les entreprises du domaine solaire et éolien.
Réduire le coût de la propriété foncière
La réforme s’articule autour d’un système de taux de location et de redevances pour les baux fédéraux concernant le domaine solaire et éoliens. Ceux-ci sont conçus pour maintenir les taux alignés sur la valeur des terres agricoles à proximité.
Cette politique avait déjà été mise en œuvre par l’administration du président Barack Obama en 2016. Certains grands projets solaires avaient ainsi pu payer 971 dollars par acre et par an en loyer. Ils devaient néanmoins s’acquitter de 2000 dollars de taxe par an par MW.
Pour un projet couvrant 3000 acres et produisant 250 MW d’électricité, cela représente $3,5 millions par an. Les loyers des projets éoliens sont généralement inférieurs, mais les frais de capacité sont plus élevés : $3800.
L’option terres fédérales
L’industrie des énergies renouvelables s’est historiquement appuyée sur des superficies privées pour implanter de grands projets. Mais les grandes étendues de terres privées ininterrompues se raréfient. Faisant des terres fédérales l’une des meilleures options pour une expansion future.
L’industrie solaire a commencé à faire pression en avril 2021, demandant une baisse des loyers pour les grands projets. La Large Scale Solar Association a ainsi déposé une pétition auprès du Bureau of Land Management (BLM). La coalition regroupe des acteurs clés tels que NextEra Energy, Southern Company et EDF Renewables.
Cette pression souligne également le besoin vorace d’espace de l’industrie des énergies renouvelables. Selon Rystad Energy, une superficie plus grande que les Pays-Bas, et seulement pour le solaire, serait nécessaire pour répondre aux objectifs de l’administration de décarboner le secteur de l’électricité d’ici à 2035.
Des coûts trop élevés
L’industrie des énergies renouvelables soutient que les frais imposés par le ministère de l’Intérieur ne sont pas synchronisés avec les loyers des terres privées. Ceux-ci peuvent être inférieurs à 100$ l’acre, et ne s’accompagnent pas de taxe sur l’électricité produite.
Les frais sont également plus élevés que les loyers fédéraux pour les baux de forage pétrolier et gazier. Ceux-ci s’élèvent à 1,50$ ou 2$ par an et par acre. Ces loyers sont toutefois remplacés par une redevance de production de 12,5% une fois que le pétrole commence à couler.
« Jusqu’à ce que ces coûts trop onéreux soient résorbés, notre pays manquera probablement de réaliser son potentiel de déploiement de projets d’énergie propre sur nos terres publiques — ainsi que les emplois et le développement économique qui en découlent », déclare Gene Grace, avocat général pour le groupe commercial d’énergie propre : American Clean Power Association.
Seulement 10 GW autorisés sur les 30 nécessaires
À ce jour, le ministère de l’Intérieur a autorisé moins de 10 GW de projet solaire et éolien sur les plus de 245 millions d’acres que comptes les terres fédérales. C’est un tiers de ce que les deux industries devaient installer à l’échelle nationale cette année selon l’Energy Information Administration.
En juin 2021, le BLM a baissé les loyers dans trois comtés de Californie. Mais les représentants solaires ont qualifié la mesure d’insuffisante. Arguant que les remises étaient trop faibles et que les taxes sur les MW restaient en place.