Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), visant à transporter du gaz nigérian vers l’Europe en traversant le Niger et l’Algérie, franchit une nouvelle étape. À Alger, les ministres de l’Énergie des trois pays ont officialisé plusieurs accords pour accélérer sa mise en œuvre.
Des accords stratégiques pour accélérer le projet
Trois documents ont été signés : un contrat de mise à jour de l’étude de faisabilité, un contrat de compensation et un accord de non-divulgation (NDA) entre les entreprises énergétiques impliquées. L’objectif est d’évaluer les moyens nécessaires pour mener à bien ce projet dans un délai raisonnable et à un coût compétitif, selon le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab.
L’actualisation de l’étude de faisabilité permettra notamment de mieux définir les investissements requis et d’optimiser l’infrastructure afin de répondre aux exigences du marché international. Ce projet, relancé dans un contexte de forte demande en gaz, représente une opportunité pour diversifier l’approvisionnement énergétique européen.
Un corridor énergétique entre l’Afrique et l’Europe
Le TSGP, long de plus de 4.000 kilomètres, transportera du gaz nigérian jusqu’en Algérie en passant par le Niger. Une fois en Algérie, le gaz pourra être exporté vers l’Union européenne via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie par la Tunisie, ou sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) via des méthaniers.
Ce projet, estimé à 10 milliards de dollars lors de son lancement en 2009, pourrait jouer un rôle majeur dans la sécurisation des approvisionnements énergétiques en Europe. Il vise également à renforcer l’accès au gaz pour les pays du Sahel, contribuant ainsi au développement énergétique régional.
Un projet relancé par la conjoncture géopolitique
Depuis la signature du protocole d’accord en juillet 2022, Alger, Abuja et Niamey ont cherché à accélérer le développement du projet face à la flambée des prix du gaz et aux tensions géopolitiques, exacerbées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Dans ce contexte, le TSGP représente une alternative stratégique pour l’Europe, qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz. Pour les pays concernés, il constitue également un levier économique, avec des retombées potentielles en termes d’investissements et d’infrastructures énergétiques.