La capacité mondiale installée de petits réacteurs nucléaires modulaires (Small Modular Reactors – SMR) devrait passer de 312,5 MW en 2025 à 912,5 MW d’ici 2030, selon les projections de Mordor Intelligence. Cette croissance, estimée à un taux annuel moyen de 23,9 %, est stimulée par la demande en chaleur industrielle propre, notamment dans les zones isolées, et par l’accélération des politiques de décarbonation à l’échelle mondiale.
Les industries ciblent la chaleur de procédé hors réseau
Les entreprises des secteurs chimique, manufacturier et minier s’intéressent à ces réacteurs pour leur capacité à fournir de la chaleur à haute température et de l’électricité dans un format compact. Dans les régions éloignées, notamment pour les exploitations minières, les SMR sont perçus comme une alternative aux systèmes fonctionnant au diesel. Ce type d’application permet de générer des marges plus importantes tout en justifiant les coûts initiaux liés à la technologie nucléaire.
Les impératifs climatiques renforcent l’attractivité des SMR
Les objectifs de neutralité carbone incitent de nombreuses entreprises à sécuriser une production électrique bas carbone, capable de fonctionner en base. Cette orientation pousse les industriels à s’associer directement avec des développeurs de réacteurs avancés, au-delà des schémas traditionnels d’approvisionnement centralisé. Le renforcement des politiques nationales de sécurité énergétique alimente également l’intérêt pour cette technologie, perçue comme un complément aux énergies renouvelables.
La fabrication en usine réduit les risques financiers
Contrairement aux projets nucléaires conventionnels, les SMR sont conçus pour être fabriqués en usine, ce qui réduit les délais de construction et les dépassements de coûts. Les activités de construction parallèles, les chaînes d’approvisionnement répétables et la standardisation des équipements contribuent à accroître la fiabilité des projets. Les fournisseurs doivent toutefois équilibrer les exigences de contenu local avec une production globalisée.
L’Europe en tête, l’Amérique du Nord avance prudemment
L’Europe apparaît comme le marché le plus dynamique, grâce à des politiques coordonnées entre États membres et à des programmes conjoints réduisant les risques réglementaires et techniques. En Amérique du Nord, les avancées réglementaires et les premiers permis de construire témoignent d’une confiance croissante, malgré des contraintes structurelles liées aux coûts de main-d’œuvre et à la complexité administrative. Dans les autres régions, notamment en Amérique latine et au Moyen-Orient, le développement des SMR reste dépendant du soutien externe.