Le groupe TotalEnergies va procéder au retrait de son terminal méthanier flottant stationné au Havre, en exécution d’une décision du tribunal administratif de Rouen. Installé en octobre 2023, le navire Cape Ann, équipé d’un système de regazéification, n’avait plus été utilisé depuis plus d’un an. Le terminal avait été déployé dans le contexte des tensions d’approvisionnement en gaz naturel provoquées par la guerre en Ukraine.
Stabilisation du marché gazier européen
Dans un communiqué, TotalEnergies a indiqué que les conditions d’approvisionnement en gaz de la France et de l’Europe s’étaient « stabilisées », rendant le dispositif inutile. Le groupe a précisé que cette infrastructure temporaire, financée intégralement sans soutien public, avait été conçue comme une solution d’urgence pour prévenir tout risque de rupture d’alimentation énergétique.
Le terminal flottant avait été autorisé par arrêté préfectoral en avril 2023, dans un contexte marqué par l’interruption des flux de gaz russe par pipeline. Il devait contribuer à renforcer la capacité d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime. Toutefois, depuis août 2024, aucun méthanier n’avait accosté sur le site et le terminal est resté inactif.
Décision judiciaire et retrait programmé
La décision de retrait fait suite à un recours déposé par plusieurs associations, dont Écologie pour le Havre, qui dénonçaient l’impact environnemental du projet. Le tribunal administratif a jugé que le contexte ne justifiait plus la poursuite de l’exploitation et a ordonné au gouvernement d’abroger l’autorisation sous deux mois.
Le ministère de l’Énergie a confirmé que l’État publierait un nouvel arrêté mettant fin à l’exploitation du terminal. Le retrait se fera « en concertation avec les différents acteurs concernés », selon les termes de l’administration.
Contexte de surcapacité mondiale en GNL
Dans un contexte de forte croissance des projets gaziers à l’échelle mondiale, la pression sur les infrastructures temporaires s’est atténuée. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une surabondance de GNL dans les années à venir, notamment en raison des capacités supplémentaires en cours de développement aux États-Unis.
La flotte flottante, bien qu’adaptée aux urgences ponctuelles, pourrait ainsi devenir obsolète dans les zones où les infrastructures terrestres retrouvent leur pleine efficacité.