Magnésium: L’Europe cherche à accroître sa Production

Face à l'instabilité des importations chinoises, l'Europe cherche à accroître sa production de magnésium.

Partager:

Depuis 2001, la production européenne de magnésium a disparu dû, aux prix bas des importations chinoises. La tertiarisation de l’Europe et ses nouvelles normes environnementales ont donc provoqué une délocalisation de la production en magnésium.

La Chine détient maintenant un quasi-monopole sur la production mondiale du métal et représente 90% de l’apport européen en magnésium.

Cette dépendance de l’UE sur la Chine provoque déjà des troubles pour les marchés et chaînes de production européennes depuis plusieurs années.

Le géant de l’export pourrait utiliser son quasi-monopole sur le magnésium comme outil de pression politique. Cela a déjà été le cas en 2010 lorsque la Beijing décida de faire grimper les prix de ses métaux en réduisant ses exportations. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a dû intervenir pour y mettre un terme. 

Dans le contexte actuel, la Chine risque d’avoir une nouvelle motivation en plus de réduire ses exportations en métaux dont le magnésium. Celle de la transition énergétique.

Avec avec son plan de neutralité carbone d’ici 2060 ainsi qu’une augmentation des conditions de vie de sa population, la demande domestique chinoise en énergie renouvelable va fortement s’accroître. Cela risque donc de faire hausser les prix.

Ce phénomène est par ailleurs déjà observable. En septembre 2021, de nouvelles normes environnementales couplées avec un manque énergétique en Chine ont créé une hausse du prix du magnésium. Ce dernier passait de 2,000$ à 11,000$, jusqu’à descendre à 5,300$ en mi-Novembre. 

Une source d’insécurité en Europe

Cette instabilité des prix et de la provision même de ce métal représente un risque majeur pour l’Europe. Le magnésium est une matière employée dans de nombreuses chaînes de valeurs.

Beaucoup d’entre elles sont critiques aux industries et à l’économie européenne. L’industrie automobile par exemple dépend de l’apport en magnésium. Celle-ci souffre déjà grandement de la crise mondiale de semi-conducteurs, l’insécurité autour du magnésium ne fera donc qu’empirer les choses. 

Les ambitions environnementales et climatiques de l’Europe sont également à risque. De nombreuses technologies, sources d’énergie renouvelable, dépendent aussi de ce métal. Dû à leur rôle central dans la transition énergétique et la décarbonisation de l’Europe, cette nouvelle insécurité est un obstacle majeur pour les objectifs climatiques européens.

La réaction européenne

Face aux risques en apport de magnésium chinois, l’Union européenne cherche à tout prix à diversifier ses sources de magnésium, à la fois de l’étranger mais aussi d’une potentielle production domestique.

L’UE a donc créé le nouveau groupe européen des ‘Matières Premières Critiques’ datant de janvier 2022. Grâce à ce dernier, les Etats membres de l’Union européenne commencent déjà à coopérer entre eux et avec d’autres Etats partenaires pour identifier des projets de production de magnésium.

En Turquie par exemple, le site Esan aura initialement une capacité de production de 15,000 mégatonnes. Cependant, d’après le président de l’association internationale de magnésium Rick McQueary, les sites de production devraient à l’avenir atteindre une capacité de production de 30,000 à 45,000 mégatonnes.

Des partenaires plus fiables et une production domestique de magnésium serviront à stabiliser l’apport et les prix du métal. Néanmoins, ce projet ne vient pas sans difficultés.

Tout d’abord, la compétitivité économique chinoise de cette production restera sûrement supérieure aux autres.  L’extraction des matières premières et la production de magnésium en Europe restent bien plus chères qu’en Chine. Cela s’explique par les subventions publiques chinoises dans le secteur depuis 1990 ainsi que la souplesse de ses normes environnementales.

Enfin, ouvrir à nouveau des mines en Europe pourrait facilement engendrer de nombreuses oppositions, à la fois chez des organisations environnementales, mais aussi chez les populations locales proches des sites. En septembre dernier par exemple, des milliers de Serbes ont manifesté à Belgrade contre le projet d’une mine de lithium.

La Corée du Sud réduit sa dépendance aux énergies fossiles sous 50 %

En avril 2025, les combustibles fossiles ont représenté 49,5 % du mix électrique sud-coréen, passant sous le seuil symbolique de 50 % pour la première fois, principalement en raison d'une chute historique de la production électrique issue du charbon.

Le Sénat américain adopte la neutralité fiscale pour les biocarburants avancés

La commission des Finances du Sénat américain modifie le crédit d'impôt '45Z' afin d'uniformiser le traitement fiscal des carburants renouvelables, encourageant ainsi la production de biocarburants avancés dès octobre 2025.

Énergies renouvelables: l’accès progresse, mais les financements restent insuffisants pour l’Afrique

Selon le rapport 2025 sur l'accès énergétique mondial, malgré une nette progression des énergies renouvelables, le manque de financements adaptés freine toujours l'accès à l'électricité et à la cuisson propre, notamment en Afrique subsaharienne.
en_114029092029540

Chine et États-Unis améliorent leurs performances énergétiques dans un contexte instable mondial

Alors que les économies avancées conservent leur leadership énergétique mondial, la Chine et les États-Unis progressent significativement dans la sécurité et la durabilité de leurs systèmes énergétiques selon le rapport annuel du Forum Économique Mondial.

L’Algérie et l’Angola renforcent leur coopération énergétique au sommet États-Unis–Afrique

En marge du sommet États-Unis–Afrique à Luanda, Alger et Luanda consolident leur collaboration énergétique afin de mieux exploiter leur potentiel pétrogazier et minier, ciblant une stratégie commune sur les marchés régionaux et internationaux.

Le Royaume-Uni appelé à accélérer les réformes du prix de l’électricité

Le Comité britannique sur le changement climatique presse le gouvernement de réduire rapidement les coûts d’électricité pour faciliter l'adoption des pompes à chaleur et des véhicules électriques, jugée trop lente pour atteindre les objectifs climatiques fixés.
en_114025062040540

Bruxelles élargit les subventions aux technologies bas carbone et au nucléaire

La Commission européenne prolongera jusqu'à fin 2030 un cadre d’aides d’État élargi, permettant aux capitales de financer technologies bas carbone et nucléaire afin de préserver la compétitivité face à la Chine et aux États-Unis.

Le Japon risque un déficit électrique majeur de 89 GW dès 2050

Le gestionnaire japonais du réseau électrique anticipe un déficit énergétique pouvant atteindre 89 GW en 2050, en raison d'une demande croissante liée aux secteurs des puces électroniques, des véhicules électriques et des technologies basées sur l’intelligence artificielle.

L’UE valide des aides énergétiques ciblées pour les industries lourdes européennes

Les industries énergivores européennes pourront bénéficier d'aides d'État temporaires afin d'atténuer l'impact des prix élevés de l'électricité, selon un nouveau cadre réglementaire proposé par la Commission européenne dans le cadre du « Clean Industrial Deal ».
en_114024062035540

Maurice lance un appel d’offres international pour une centrale électrique flottante

Maurice cherche des investisseurs internationaux afin de construire rapidement une centrale électrique flottante d’environ 100 MW, destinée à sécuriser l’approvisionnement énergétique national d'ici janvier 2026 et pallier les déficits actuels de production.

L’Espagne et le Portugal renforcent leur réseau après la panne d’avril

Madrid annonce des mesures immédiates sur le stockage énergétique tandis que Lisbonne sécurise son réseau électrique, en réponse à la coupure historique ayant touché toute la péninsule ibérique fin avril.

L’Indonésie engage 190 milliards USD pour augmenter sa capacité énergétique d’ici 2034

L’Indonésie déploie son nouveau plan énergétique national prévoyant une hausse de capacité électrique de 69,5 GW sur dix ans, principalement financée par des producteurs indépendants, pour répondre à une demande intérieure en forte croissance.
en_1140290954540-12-1

France : Moratoire sur les renouvelables ; alerte sur l’impact industriel immédiat

La ministre française Agnès Pannier-Runacher dénonce le moratoire parlementaire sur les nouvelles installations d'énergies renouvelables, alertant sur la possible suppression de 150 000 emplois industriels et sur une dépendance énergétique accrue envers l’étranger.

Le nouveau règlement européen sur les batteries bouleverse la filière industrielle européenne

Le règlement européen sur les batteries, pleinement effectif dès le 18 août, modifie profondément les contraintes industrielles liées aux voitures et vélos électriques, imposant aux entreprises des règles strictes de recyclage, d'approvisionnement et de transparence.

Le Parlement européen presse Bruxelles d’agir sur les réseaux énergétiques

Le Parlement européen appelle la Commission à renforcer les infrastructures énergétiques et accélérer l'application du Pacte industriel vert afin d'améliorer la flexibilité et la sécurité énergétique du continent face à une volatilité accrue des marchés.
en_114022062067540

L’Europe investit massivement dans les réseaux électriques et le Clean Industrial Deal

La Commission européenne dévoile un plan ambitieux pour moderniser les réseaux électriques et lance le Clean Industrial Deal, mobilisant plusieurs centaines de milliards d'euros afin de renforcer l'autonomie industrielle et énergétique du continent.

Wood Mackenzie souligne l’avantage des services publics régulés face au boom des data centres

Aux États-Unis, les opérateurs de réseaux électriques régulés bénéficient d'un avantage décisif pour connecter au réseau les nouveaux centres de données, représentant désormais 134 GW de projets, selon un rapport de Wood Mackenzie publié le 19 juin.

La France fixe un objectif de 200 TWh renouvelables pour 2030

L’Assemblée nationale française valide un objectif chiffré à 200 TWh de production d’électricité renouvelable à l’horizon 2030, dans un texte législatif largement débattu sur le futur mix énergétique national.
en_114019062064540

États-Unis : stagnation des émissions en 2024, incertitudes sous l’administration Trump

En 2024, les émissions américaines de CO₂ restent stables à 5,1 milliards de tonnes, alors que l’administration Trump prépare une politique énergétique favorable aux hydrocarbures, soulevant des questions sur l’évolution future du marché américain.

France : Décret énergétique anticipé, l’Assemblée nationale dénonce un risque démocratique

La publication anticipée du décret énergétique français déclenche de vives réactions parlementaires, alors que le gouvernement cherche à sécuriser rapidement les investissements dans le nucléaire et les autres filières énergétiques.