L’Égypte a raccordé 572 000 foyers supplémentaires à son réseau de gaz naturel durant l’exercice 2024/2025, selon les données du ministère du Pétrole et des ressources minérales. Cette extension porte à 15,5 millions le nombre total de ménages alimentés en gaz, dans un contexte de forte pression sur la production locale.
Des infrastructures renforcées malgré la contrainte d’approvisionnement
Dans le cadre de cette politique de développement, 47 500 véhicules ont été convertis au gaz naturel comprimé (GNC) sur la même période. L’État a accompagné cette dynamique par la mise en service de 34 nouvelles stations de ravitaillement et de 17 centres de conversion, répartis sur plusieurs gouvernorats. Ces mesures visent à élargir l’accès à un carburant moins coûteux pour les transporteurs et les particuliers.
L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance aux combustibles liquides. Toutefois, cette politique d’expansion du réseau s’effectue alors que le pays fait face à une baisse continue de sa production nationale de gaz.
Une production nationale en recul et un recours accru aux importations
La production actuelle de l’Égypte s’élève à environ 4,1 milliards de pieds cubes par jour, un niveau insuffisant pour répondre à la demande intérieure croissante. Pour combler le déficit, le gouvernement a augmenté ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL), impactant directement les finances publiques. Cette dépendance alourdit également le règlement des dettes envers les compagnies étrangères, freinant ainsi les nouveaux investissements dans l’amont gazier.
Face à cette situation, les autorités ont annoncé un plan de redressement visant à porter la production à 6,6 milliards de pieds cubes par jour d’ici 2027. Cet objectif implique un soutien accru à l’exploration et à la relance des investissements dans les zones productives.
Les partenariats internationaux réactivés pour soutenir l’exploration
Un protocole d’accord a été signé mi-septembre avec la société britannique BP pour renforcer la recherche de nouveaux gisements. Quelques jours plus tôt, quatre accords avaient été conclus avec Shell, Eni, Arcius Energy et Zarubezhneft, illustrant la volonté de relancer les partenariats avec les majors internationales dans un contexte de déficit énergétique croissant.
Malgré les tensions budgétaires, l’Égypte continue donc de privilégier les investissements publics dans les infrastructures gazières, misant sur l’effet à long terme de cette stratégie pour stabiliser l’approvisionnement énergétique et limiter les importations coûteuses.