La ville de Créteil accueille la première station de production et de distribution d’hydrogène renouvelable en France raccordée directement à une Unité de Valorisation Énergétique (UVE). Porté par le Syndicat mixte de traitement des déchets urbains du Val-de-Marne (SMITDUVM), SUEZ, SIPEnR et la Banque des Territoires, ce projet vise une production initiale d’une tonne d’hydrogène par jour, issue de l’électricité générée par l’incinération des déchets ménagers. La station H2 Créteil s’inscrit dans une logique de valorisation locale des ressources énergétiques.
Une production évolutive et entièrement alimentée par des déchets urbains
Le consortium H2 Créteil prévoit de doubler la capacité de production à deux tonnes par jour. SUEZ, qui exploite l’UVE de Créteil, fournit le terrain, l’eau et l’électricité nécessaires à l’électrolyse de l’eau. SIPEnR, filiale du Sipperec, assure l’ingénierie juridique et financière du projet, tandis que la Banque des Territoires complète le financement dans le cadre du programme européen Connecting Europe Facility (CEF) Transport.
Un nœud logistique pensé pour la mobilité hydrogène en Île-de-France
Située à douze kilomètres de Paris, à l’intersection des axes A86, RN6 et RN406, la station vise à desservir la ligne de bus 103 opérée par la Régie autonome des transports parisiens (RATP), des bennes à ordures ménagères de Grand Paris Sud Est Avenir, ainsi que des véhicules particuliers. La station est ouverte 24h/24 et accessible via l’application FillnDrive, qui fournit des données en temps réel sur le prix et la disponibilité de l’hydrogène.
Une infrastructure soutenue par des acteurs publics et européens
Le financement du projet bénéficie également du soutien de l’Agence de la transition écologique (ADEME), de la Région Île-de-France et de la Commission européenne. L’objectif est de renforcer l’offre de carburants alternatifs dans la région. L’hydrogène produit à Créteil pourra également être distribué dans d’autres stations régionales.
Un positionnement économique et industriel stratégique
Selon les promoteurs du projet, le coût de l’hydrogène produit sera compétitif par rapport au diesel, tout en permettant d’éviter l’émission d’environ 1 500 tonnes d’équivalent CO2 par an. Cette approche industrielle repose sur la conversion directe des déchets ménagers en énergie utile pour les transports, sans dépendre des énergies fossiles.
Une réponse aux besoins croissants en solutions de transport locales
L’infrastructure s’inscrit dans la stratégie territoriale de développement d’une mobilité autonome et non carbonée. Les véhicules alimentés à l’hydrogène pourront circuler dans la zone à faibles émissions de la Métropole du Grand Paris. Le choix du site vise à optimiser les flux logistiques tout en apportant une solution concrète à la demande en énergie locale.