La Serbie signera en octobre un contrat d’approvisionnement de gaz naturel avec la Fédération de Russie pour une durée de trois ans. Cette décision a été annoncée par le directeur général de l’entreprise publique Srbijagas, Dusan Bajatovic, à la télévision nationale. L’accord prolongera l’importation quotidienne de gaz russe, qui constitue aujourd’hui la principale source d’approvisionnement énergétique du pays.
Une dépendance énergétique assumée
La Serbie reçoit actuellement 9.5 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour en provenance de Russie. À cela s’ajoutent 2.5 millions de mètres cubes par jour fournis par la République d’Azerbaïdjan. Malgré cette diversification partielle, la structure d’importation reste dominée par les flux russes, consolidant ainsi une relation stratégique entre Belgrade et Moscou.
Le pays dispose d’un seul site de stockage souterrain d’une capacité de 780 millions de mètres cubes. En cas de besoin, une réserve supplémentaire de 200 millions de mètres cubes peut être mobilisée via une installation située en Hongrie, ce qui permet de renforcer temporairement la sécurité d’approvisionnement.
Pressions diplomatiques et intérêts croisés
La stratégie énergétique du gouvernement serbe se heurte à des critiques croissantes, alors que le pays reste l’un des rares en Europe à poursuivre ses achats de gaz russe. Cette position soulève des interrogations à Bruxelles et à Washington, au moment où la Serbie ambitionne une intégration plus étroite avec l’Union européenne.
Le groupe Naftna Industrija Srbije (NIS), qui détient le monopole pétrolier dans le pays et dont la majorité du capital est contrôlée par le géant russe Gazprom, a récemment demandé une septième exemption aux sanctions américaines. Cette requête vise à garantir la continuité de ses importations de brut, potentiellement menacées par le régime de sanctions en vigueur.
Une diplomatie énergétique sous observation
Le président Aleksandar Vucic doit rencontrer le secrétaire d’État américain Marco Rubio pour discuter de plusieurs dossiers bilatéraux, notamment les questions tarifaires et les sanctions liées à l’énergie. La présence continue de capitaux russes dans les infrastructures énergétiques serbes alimente des préoccupations sur la neutralité politique du pays, dans un contexte régional de plus en plus polarisé.