Le projet nucléaire slovène JEK2 a franchi une nouvelle étape avec la validation technique de deux types de réacteurs. Les modèles AP1000 du groupe américain Westinghouse et EPR/EPR1200 du groupe français Électricité de France (EDF) ont été jugés compatibles avec le site prévu à proximité de la centrale de Krško. Le promoteur du projet, JEK2, a confirmé que les deux technologies peuvent être intégrées dans l’environnement local, en conformité avec les exigences sismiques et hydrologiques.
Une enveloppe budgétaire de plus de EUR15bn en jeu
Selon les estimations actualisées, le coût d’investissement se situe entre EUR9.314bn ($10.1bn) pour une unité de 1 000 MW et EUR15.371bn ($16.66bn) pour une unité de 1 650 MW. Le projet prévoit la construction d’un ou deux réacteurs, avec une capacité maximale cumulée de 2 400 MW. Cette nouvelle installation viendrait compléter la centrale actuelle de Krško, d’une puissance de 696 MW, exploitée conjointement par la Croatie et la Slovénie via la société Nuklearna Elektrarna Krško.
Les deux fournisseurs proposent une durée de vie standard de 60 ans pour leurs centrales, extensible à 80 ans. Ils ont également souligné la nécessité de poursuivre les études techniques afin de limiter les incertitudes avant la finalisation des offres commerciales. Ces recommandations concernent notamment l’analyse sismique et l’étude radiologique, en cours ou prévues dans les prochains mois.
Un calendrier encore incertain mais structuré
Le calendrier prévisionnel du projet table sur une décision finale d’investissement en 2029, un démarrage des travaux en 2033 et une mise en service commerciale en 2041. Le gouvernement slovène avait initialement prévu un référendum en 2024 sur le projet, finalement reporté en raison de divergences politiques. Le Premier ministre Robert Golob a réitéré son engagement à organiser une consultation publique avant toute décision finale.
Au cours d’une conférence de presse, le directeur commercial de GEN energija, Bruno Glaser, a présenté l’état d’avancement des procédures de planification territoriale et d’analyse environnementale. Il a précisé que des consultations publiques sont en cours jusqu’à la fin septembre, tandis que le rapport sur l’étude radiologique est attendu en octobre.
Évaluation économique et perspectives régionales
GEN energija estime que le coût de production le plus bas économiquement viable pour l’électricité issue de JEK2 est de EUR70.2/MWh. Une autre estimation indépendante, réalisée par l’organisation Youth for Climate Justice, l’évalue à EUR107/MWh, en raison d’hypothèses différentes sur le coût du capital. GEN energija a également mis en avant les retombées économiques potentielles du projet à l’échelle nationale et régionale.
Un troisième acteur initialement pressenti, Korea Hydro and Nuclear Power, s’est retiré avant la phase d’étude de faisabilité technique. Le projet JEK2 se positionne désormais entre deux propositions industrielles aux profils technologiques distincts, sur fond de compétition stratégique pour l’avenir énergétique de la Slovénie.