Canadian Nuclear Laboratories (CNL), accompagné d’Expander Energy Inc., Fuel Cell Energy, St Marys Cement et Nuclear Promise X, a retenu trois emplacements au Canada pour lancer la conception technique de sites industriels dédiés à la production de diesel renouvelable. Le projet s’appuie sur des résultats issus d’une étude de faisabilité financée par le Clean Fuels Fund de Ressources naturelles Canada (NRCan), confirmant la viabilité industrielle de la transformation de déchets ligneux en carburant liquide grâce à l’électrolyse de l’eau.
Déploiement de la technologie BETL™ sur trois sites pilotes
La sélection des sites, située dans trois provinces clés, répond à des critères liés à l’accès aux ressources de biomasse, à la logistique et à l’approvisionnement énergétique. Après validation par NRCan, le périmètre de l’étude d’ingénierie s’est étendu à ces trois localisations pour permettre une évaluation comparative avant les phases de construction. L’objectif affiché est d’exploiter la technologie Biomass Electrolysis to Liquids (BETL™), une innovation protégée par brevet, pour transformer chaque année près de 240 tonnes de déchets forestiers secs par site en 30 millions de litres de diesel renouvelable, soit une capacité combinée de 90 millions de litres par an.
Le projet prévoit l’utilisation d’une chaîne technologique intégrant la gazéification de biomasse et l’électrolyse industrielle, associant les expertises des partenaires industriels engagés. Ce modèle industriel vise à produire du diesel renouvelable conforme aux normes ASTM D975 et CEN 15940, permettant l’utilisation directe dans les flottes existantes, sans modification des moteurs ni des infrastructures de distribution.
Modèle économique et perspectives industrielles
Les résultats préliminaires des analyses économiques indiquent une rentabilité pour chacun des trois sites. Dans une perspective de déploiement, Expander Energy Inc. et CNL prévoient d’intégrer un électrolyseur commercial éprouvé au projet de gazéification d’Alberta, afin de lever les risques techniques avant de finaliser les investissements. Ce choix vise à accélérer la démonstration industrielle de la technologie et à répondre à l’intérêt exprimé par plusieurs investisseurs institutionnels et clients industriels potentiels.
Ce projet s’inscrit dans la volonté de valoriser les résidus forestiers canadiens et de proposer des carburants liquides de synthèse pour les secteurs du transport lourd, maritime ou aérien. Les partenaires industriels entendent ainsi apporter une solution alternative pour l’approvisionnement en énergie liquide, tout en favorisant l’exploitation de ressources locales. Selon CNL, le secteur des transports génère près de 25 % des émissions nationales, illustrant l’enjeu de transformation pour l’industrie.