La Serbie et la Fédération de Russie ont prolongé jusqu’au 30 septembre leur accord actuel sur l’approvisionnement en gaz naturel, a indiqué Dusan Bajatovic, directeur général de l’entreprise publique Srbijagas. L’avenant au contrat, signé vendredi, maintient les volumes quotidiens à 6 millions de mètres cubes, au tarif de 290 € (environ $314) pour 1 000 mètres cubes.
Bajatovic a précisé que cette décision vise à garantir la constitution des réserves stratégiques de gaz en amont de la saison hivernale. Il a déclaré sur les ondes de la Radio Télévision de Serbie que cet accord permettrait à la Serbie de « remplir ses installations de stockage en temps voulu », en assurant une stabilité des livraisons à court terme.
Un prix fixe dans un contexte incertain
La reconduction du contrat s’effectue sans modification tarifaire, ce qui permet à la Serbie de se prémunir temporairement contre la volatilité du marché européen du gaz. L’accord reste toutefois limité dans le temps, en attendant la finalisation de discussions portant sur un contrat de long terme avec la Russie.
Bajatovic a réaffirmé l’objectif de signer un nouvel accord d’une durée de dix ans d’ici la fin du mois. Ce contrat intégrerait des clauses spécifiques en cas de force majeure, notamment dans l’éventualité d’un élargissement du régime de sanctions de l’Union européenne contre les exportations énergétiques russes.
Persistance de la dépendance énergétique
Le directeur général de Srbijagas a souligné que les éventuelles sanctions européennes sur le gaz russe pourraient compromettre la stabilité de l’approvisionnement en Europe du Sud-Est. Selon lui, les États-Unis ne disposent pas des capacités nécessaires pour compenser un éventuel arrêt des livraisons russes.
« Je le répète depuis des années : sans le gaz russe, il n’y a pas de solution pour une fourniture stable », a-t-il déclaré. Malgré les efforts de diversification de certains États membres de l’Union européenne, la Serbie continue de s’appuyer quasi exclusivement sur les livraisons en provenance de la Russie.
Négociation d’un accord structurel
Le projet de contrat décennal actuellement en négociation doit permettre à Belgrade de bénéficier d’un cadre contractuel plus stable et de mieux anticiper les risques géopolitiques. Les discussions en cours porteraient également sur des modalités de paiement et de livraison compatibles avec les éventuelles restrictions commerciales futures.
Les autorités serbes considèrent l’énergie comme un axe stratégique de leur coopération bilatérale avec Moscou. Cette prolongation de contrat constitue une mesure transitoire, dans l’attente d’une solution plus pérenne au niveau des relations énergétiques entre les deux pays.