Veolia a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 20% à 12 milliards d’euros au premier trimestre, une forte croissance dans la continuité de ses performances records de 2022. La croissance du géant français des services de l’environnement a encore été tirée par les prix soutenus de l’énergie, que Veolia répercute sur ses clients. Sans compter cet effet prix, le chiffre d’affaires progresse de 6,3%.
Tous les métiers ont profité de la « bonne dynamique commerciale »: l’eau (+9,9 %), l’activité déchets (+3,2%) mais surtout l’énergie (+54%), dopée par les « hausses des prix de la chaleur et de l’électricité vendues », a détaillé le groupe dans son communiqué. L’énergie pèse pour 23% de l’activité du groupe, qui a acquis des actifs de Suez, derrière le recyclage (35%) et son activité phare (42%), la gestion de l’eau. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) a progressé de 8% à 1,574 milliard, des synergies et un programme d’économies de 87 millions d’euros y contribuant.
« Nous démarrons l’exercice 2023 à pleine vitesse et à plein régime » avec des résultats qui permettent au groupe d’aborder avec « confiance » le reste de l’année, a vanté Estelle Brachlianoff, directrice générale, auprès de journalistes. Veolia a « confirmé » sa prévision d’un résultat net 2023 de 1,3 milliard d’euros, après avoir en 2022 dépassé pour la première fois le milliard (1,162 milliard). « Ces résultats démontrent une nouvelle fois (…) notre capacité à livrer des résultats, quel que soit le niveau d’inflation ou celui de la croissance économique », a ajouté la dirigeante dont le groupe, avait repercuté la hausse des prix sur ses clients dès le printemps 2021. L’action Veolia cédait cependant 3,35% à 27,66 euros, peu avant 14 heures, dans une Bourse de Paris en baisse de 1,03%.
« Succès commerciaux »
Après sa retentissante OPA sur Suez, dont il a racheté environ la moitié des actifs début 2022, Veolia voit sa présence accrue à l’international, où il effectue désormais 77% de son activité, dans 44 pays. C’est en particulier le cas en Espagne, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis et en Australie, pays où il a doublé ses activités (2 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Le groupe pense rapidement franchir le milliard d’euros de chiffres d’affaires au Moyen-Orient. Dépollution, décarbonation, la régénération des ressources, sont les « priorités » du groupe, qui se présente comme « leader du marché de la transition écologique, au niveau mondial ».
Parmi ses « succès commerciaux », il a remporté le mois dernier un contrat en Turquie pour opérer la plus grosse usine de fabrication d’énergie à partir de déchets non recyclables à Istanbul, de quoi économiser 1,5 million de tonnes de CO2 en évitant charbon et gaz. En Australie, il a obtenu en mars un contrat pour la gestion intégrée des déchets de Gold Coast, sixième ville du pays, qui lui permettra d’augmenter son taux de récupération. En France, Veolia vient de renouveler le contrat d’eau de la métropole de Lille, « le premier contrat significatif sur la sobriété en eau », a souligné Estelle Brachlianoff. Après la sobriété énergétique, grand thème de l’hiver, « on parle maintenant de plus en plus d’économies et de recyclage d’eau », a-t-elle ajouté. Selon elle, « il y a certainement eu un avant et un après l’été 2022 sur la prise de conscience que l’eau est un bien précieux, même en France ».
Veolia « a tout un panel de solutions en ligne avec le Plan Eau annoncé par le gouvernement », selon la dirigeante, qui cite en vrac la détection numérique des fuites, l’installation de « choses simples » (compteurs, mousseurs de robinet) et le reyclage des eaux usées pour arroser des espaces verts ou nettoyer des villes. Fort de ses technologies de réutilisation des eaux usées développées en Espagne ou en Californie, le groupe se dit « prêt » pour accompagner le plan gouvernemental. Le groupe a observé que moins de 0,1 % des eaux usées sont recyclées en France, contre 15% en Espagne et 35% d’Israël, mais « un appel d’air » dans cette direction.