Une coentreprise travaillant sur un projet d’usine de traitement de graphite vient d’acquérir un site dans la région de Pune, en Inde occidentale.
La coentreprise formée par BlackEarth Minerals (BEM) et Metachem développe un projet d’usine de traitement de graphite en Inde. Le 21 juillet, les partenaires annoncent avoir fait l’acquisition d’un site dans la région de Pune. L’exploitation devrait ainsi commencer dans le courant de l’année 2023.
Une nouvelle usine de traitement de graphite en Inde
L’exploitant de mine de graphite BEM coopère avec Metachem, un producteur indien, pour développer une usine de traitement de graphite en paillette. La joint-venture porte le nom de Panthera Graphite Technologies Private Limited. Dernièrement, les 2 sociétés ont fait l’acquisition du site qui accueillera la future centrale. Elle se situera dans la zone économique de Pune, en Inde occidentale.
Le développement de l’usine démarrera au mois de septembre prochain, et devrait durer jusqu’en début 2023. Des ingénieurs locaux contrôleront alors le bon déroulement des opérations. Les premières activités pourront commencer au second trimestre de l’année prochaine.
Selon les études préliminaires, l’investissement pour la première phase du projet s’élève à 3 millions $. La coentreprise s’attend à générer 7 millions $ de revenus bruts au cours de la première année d’exploitation, après quoi, elle espère voir ce chiffre grimper entre 18 et 20,5 millions. Finalement, on estime un délai de 1,2 an pour avoir un retour sur investissement.
Pendant les 4 premières années d’exploitation, la future centrale produira entre 2.000 et 5.000 tonnes par an (t/an) de graphite concentré. Par la suite, cette capacité de production passera à minimum 4.000 t/an. Si la joint-venture s’approvisionnait en graphite auprès de fournisseurs tiers pendant les 2 premières années, elle devrait ensuite traiter les produits du projet Maniry, appartenant à BEM.
Vers une coopération entre les projets de Pune et de Maniry
En parallèle des opérations en Inde, BEM développe une mine de graphite près de Maniry, à Madagascar. Les résultats de l’étude de faisabilité arriveront pour octobre prochain. BEM voudrait que les revenus engendrés par Panthera Graphite Technologies puissent venir financer ce projet.
La mine malgache commencerait son exploitation en 2024. Les premières estimations indiquent une production de 30.000 à 40.000 t/an de flocons de graphites concentrés à 95 %-96 %. Ces roches pourraient ensuite directement être transportées et traitées par la future centrale de Pune.
Initialement, le projet de Maniry dispose d’une durée de vie de 12 ans. Une possibilité d’extension permettrait à la mine d’ouvrir jusqu’à un maximum de 22 ans. Cependant, la production du site malgache n’empêchera pas le déficit d’offre sur le marché du graphite, qui est prévu pour les années à venir.
Une demande de composants en pleine croissance
Concernant le choix de la zone pour la centrale, Tom Revy, président-directeur général de BEM, déclare au média S&P Global Commodity Insights :
« L’Inde est un centre de fabrication mondial vraiment intéressant pour toutes les industries […] avec un gouvernement démocratique, des encouragements politiques, des compétences techniques et une bonne connaissance du marché. »
Il ajoute également :
« L’Europe sera notre principal marché à l’avenir. Il y a, là-bas, une énorme demande pour tous les types de graphites. »
Le graphite est indispensable pour la fabrication de différents produits et équipements industriels. On le retrouve notamment dans les batteries et piles au lithium-ion. Ces dernières sont utilisées dans les équipements numériques portables, dans des véhicules de transport, ou encore pour le stockage d’énergies renouvelables.
D’après M. Revy, la demande de matériaux en graphite devrait augmenter de 8 à 10 % par an. Un déficit de l’offre pourrait être ainsi ressenti dès la période 2023-2024.
Le secteur de l’automobile électrique est particulièrement consommateur de graphite. Il pourrait ainsi faire croître le marché des matériaux fins de 30 % par an, toujours selon le PDG de BEM. Avec les besoins croissants des fonderies, la demande en graphite concentré devrait aussi augmenter annuellement de 2 à 3 %.
Le prix des autres composants nécessaires à la construction des batteries a été particulièrement élevé en 2022. Le 21 juillet, Platts indique un prix CIF North Asia à 71.400 $/t pour le carbonate de lithium, soit une augmentation de 111,2 % depuis le début de l’année. Ce chiffre atteint 136,6 % pour l’hydroxyde de lithium, aujourd’hui à 75.000 $/t CIF North Asia.