À Genneviliiers, port autonome de Paris, Paprec, le Syctom et le Sigeif ont présenté un projet de biométhanisation. Ainsi, il doit transformer des déchets alimentaires en gaz et en fertilisant agricole.
Une usine de biométhanisation près de Paris
À terme, cette unité traitera 50.000 tonnes de déchets alimentaires par an, produisant ainsi 30.000 MWh de biométhane. Le réseau de distribution de gaz recevra cette énergie. De plus, le digestat – le nom donné au résidu après le processus de méthanisation – sera utilisé comme engrais.
C’est le groupe Paprec, spécialiste du traitement des déchets, qui devra construire et exploiter cette usine. Sébastien Petithuguenin, le président de Paprec Energies, a qualifié jeudi le moment de “pionnier et fondateur”, rappelant “la nécessité de campagnes nationales” autour de la biométhanisation.
En présence du maire (PCF) de Gennevilliers, Patrice Leclerc, et du président (LR) du Grand Paris, Patrick Ollier, il a également salué le fait d’avoir réussi à s’implanter dans le port autonome de Paris, “un territoire dense dans lequel il est bien difficile d’implanter des projets industriels”.
Participer la sécurisation de l’approvisionnement
L’unité se situera sur la Seine, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine, en aval de Paris. “Si le gaspillage alimentaire était un pays, ça serait le troisième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde”, a dénoncé Eric Cesari, le président du Syctom. Ce syndicat chargé de la gestion des déchets ménagers franciliens a attribué, avec le Sigeif, plus grand syndicat d’énergie en France, un contrat à Paprec pour l’exploitation de cette usine pendant 19 ans.
Par ailleurs, le contexte de la guerre en Ukraine constitue une “accélération de la prise de conscience des dirigeants européens concernant nos besoins d’autosuffisance énergique”, auxquels des projets comme celui de Gennevilliers peuvent contribuer, a estimé Eric Cesari. Cette nouvelle unité constitue “un premier pas”, même si son volume de 50.000 tonnes de déchets par an ne sera à terme “pas suffisant”, a-t-il reconnu.
La méthanisation se développe en France
Après une enquête publique en 2023, les travaux de construction de cette unité doivent commencer en 2024, pour une mise en service en 2025. Le tri à la source des déchets alimentaires, qui représentent environ le tiers des déchets des ménages, sera obligatoire à partir du 1er janvier 2024.
Quelque 150 sites de méthanisation ont été mis en service dans le pays en 2021, un bond inédit pour un secteur lancé en France en 2011. Mais ce gaz renouvelable ne représente encore que 1% du gaz consommé par les Français (au moins 2% prévu en 2022).