La transition énergétique prend désormais place, au point que l’éolien et le solaire entrainent une baisse record du charbon en 2020. En effet, le think tank Ember révèle que l’usage d’électricité issue de sources solaires et éoliennes a augmenté significativement en 2020 (+315 TWh). Selon ce rapport, cette dynamique a causé une chute globale record d’énergie issue du charbon (-346 TWh). Il souligne que ce développement est dû à la pandémie, qui a ralenti la demande en électricité jusque-là croissante.
Transition énergétique et croissance de la demande électrique
Une demande d’électricité supérieure à la production en énergies renouvelables
Le rapport sur l’électricité d’Ember analyse les données annuelles de chaque pays pour étudier concrètement l’avancement de la transition énergétique. Depuis 2015, la demande en électricité dépasse la production d’électricité issue de sources renouvelables. Cela conduit à une hausse de la consommation d’énergies fossiles et des émissions de carbone.
Parmi les membres du G20, une baisse de l’utilisation du charbon s’observe dans la production électrique en 2020. Par rapport à 2019, seule la Chine a consommé plus de charbon (+60 TWh) cette année.
Reprise du charbon en 2021 ?
« Le monde aura besoin de faire beaucoup plus pour s’assurer du déclin du charbon » affirme David Jones, directeur d’Ember. Selon lui, la demande en électricité reprendra en Chine, en Inde et aux États-Unis. L’exploitation du charbon reprendra également.
La pandémie freine le charbon et propulse le renouvelable
L’éolien et le solaire alimentent 10% de la demande mondiale
La pandémie a presque forcé l’arrêt complet du monde en 2020, enrayant la demande globale en électricité. Ce relâchement de la demande, bien que faible (-0,1%), est le premier observé depuis 2009. Il est toutefois bien plus négligeable que celui qui a suivi la crise financière de 2008.
En 2020, la consommation d’énergie éolienne et solaire a fait preuve de résilience avec une hausse de 15%. Cela représente la production annuelle d’électricité en Grande-Bretagne (+314 TWh). Ces deux sources d’énergie renouvelable alimentent désormais plus d’un dixième de la demande globale en électricité.
Réduire la consommation de charbon de 14% par an
Parmi les membres du G20 : Inde (9%), Chine (9,5%), Japon (10%), Brésil (11%), États-Unis (12%) et Turquie (12%). L’Europe mène cette transition énergétique grâce à l’Allemagne (33%) et la Grande-Bretagne (29%). Cela offre plus de crédibilité au solaire et à l’éolien et facilite leur intégration au réseau électrique.
Le développement de sources renouvelables poussent l’énergie issue du charbon vers une impopularité record de 4% (-346 TWh). Cependant, l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) montre que l’utilisation du charbon doit être réduite de 14% chaque année. Afin de respecter les engagements mondiaux d’émissions net-zéro à l’horizon 2050.
La consommation solaire et éolienne doit s’accélérer pour se substituer au charbon, en vue de la reprise de la demande électrique.
L’Accord de Paris reste mis à mal
La Chine s’isole et consomme la moitié du charbon mondial
La Chine a significativement augmenté son accès à l’électricité. Sa demande par habitant est désormais supérieure à celle de la Grande-Bretagne et de l’Italie. Plus de la moitié de cette demande est alimentée par des sources renouvelables depuis 2015.
L’année dernière, la Chine a été le seul membre du G20 éprouvant une forte augmentation d’utilisation du charbon. Cette hausse de 60 TWh fait suite à une subite hausse de la demande domestique en électricité. L’Empire du Milieu représente 53% de l’utilisation mondiale d’électricité issue du charbon.
Les quatre plus grands consommateurs de charbon après la Chine ont tous réduit leur utilisation en 2020. Cela représente une baisse de 20% aux États-Unis, de 13% en Corée du Sud et de 5% en Inde.
Des émissions carboniques qui augmentent malgré l’Accord de Paris
Les émissions carbone du secteur des énergies sont toujours 2% supérieur au moment de l’Accord de Paris. Depuis 2015, la demande électrique (+2536 Twh) augmente plus rapidement que la génération électrique issue des énergies renouvelables (+2107 TWh). En conséquence, l’électricité issue du gaz croît (+562 TWH) et celle provenant du charbon (-71 TWh) n’a qu’à peine chuté.
« Malgré quelques progrès, la Chine est toujours en difficulté pour réduire son électricité carbonée. La rapide croissance de la demande en électricité fait grimper le poids du charbon et des émissions. », affirme Dr Muyi Yang, analyste senior chez Ember.
Une demande plus durable permettra à la Chine de parfaire sa transition énergétique et atteindre ses ambitions climatiques.