Le financement de pipelines est au cœur d’un nouvel accord au sein de l’Union européenne. Les vingt-sept pays se sont entendus vendredi dernier pour ne plus financer les infrastructures de transport énergétique fossile. Une mesure qui prendra effet à partir de 2029 pour aider l’Union européenne à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Financement de Pipeline : La révision des réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E)
Tous les projets d’infrastructures énergétiques devront désormais être négociés avec le Parlement européen depuis la révision du règlement du RTE-E. Puisque le réseau européen vise à « décarboner et interconnecter », le financement de pipeline ne concernera que des projets relatifs à l’hydrogène. Aussi, les ministres européens de l’Énergie ont annoncé l’introduction de critères de durabilité obligatoires pour les projets d’infrastructures énergétiques.
Exception faite pour Chypre et Malte
Si l’Union européenne prône qu’elle ne financera plus de projets fossiles, une exception sera pourtant faite pour Chypre et Malte. L’Organisation souhaite, en effet, rompre l’isolement de ces territoires. Des chantiers pour relier les îles au réseau énergétique européen sont en cours et ne peuvent être abandonnés.
Le Conseil européen a d’ailleurs déclaré :
« Les projets en cours de développement qui ont obtenu le statut de PIC (projet d’intérêt commun) conserveront ce statut. Et cela jusqu’à ce que l’interconnexion soit achevée.»
Tolérance pour les gazoducs transportant de l’hydrogène et du gaz
Ce nouvel accord autorise les gazoducs existants à transporter jusqu’en 2029 un mélange d’hydrogène et de gaz ou de biométhane. Des financements pourront aussi être accordés à des nouvelles infrastructures gazières qui pourront après 2029 convertir leurs actifs à l’hydrogène. Si la décision semble unanime, quatre États membres se sont pourtant opposés à cette proposition.
Une période transitoire très controversée
La tolérance accordée jusqu’en 2029 risque de prolonger la durée de vie des actifs gaziers. Les ONG environnementales craignent que cela incite l’organisation à financer des projets gaziers car ils pourront à terme être reconvertis. L’ONG Réseau Action Climat s’inquiète :
« Cette décision risque de faire dérailler l’Europe de sa trajectoire vers la neutralité climatique. »
Cet accord de compromis révèle donc à quel point il est difficile de trouver un juste milieu. L’Union européenne doit, en effet, jongler entre interconnexion, développement et urgence environnementale.