Ressources du Lac Albert: Total Agit en Transparence

Les ressources du Lac Albert en pétrole ont été découvertes en 2006 par une compagnie pétrolière congolaise. Depuis, Total compte forer plus de 400 puits de pétrole dans le lac ainsi que construire un oléoduc acheminant le pétrole jusqu’aux côtes tanzaniennes de l’océan indien. De nombreuses ONG françaises et ougandaises s’opposent à ces projets qui, selon elles, ne respecteraient pas les droits humains et environnementaux. L’entreprise tente pourtant de répondre à ses détracteurs en réaffirmant sa volonté de transparence et son engagement à développer des activités durables.

 

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Les ressources du lac Albert en pétrole découvertes en 2006

419 puits de pétrole, dont 132 dans le parc national des Murchison Falls

Les ressources du lac Albert en pétrole sont convoitées depuis une quinzaine d’années et leur découverte en 2006. Parmi les explorateurs, Total. Son projet Tilenga prévoit ainsi le forage de 419 puits de pétrole sur les bords du lac Albert, dont 132 dans le parc national des Murchison Falls. Le projet devrait permettre l’extraction de 200.000 barils par jours, alors que le lac renfermerait l’équivalent d’environ 3 milliards de barils.

Un oléoduc de 1445 km

Le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline) consiste lui en la construction d’un oléoduc permettant l’acheminement du pétrole vers l’océan indien. Il devrait partir d’Ouganda pour rejoindre la ville de Tanga en Tanzanie, 1445 km plus loin.

Les deux projets nécessitent l’acquisition foncière de 6400 hectares, ainsi que le déplacement de nombreux foyers. Plus de 50% des espèces d’oiseaux et 39% des espèces de mammifères vivant sur le continent africain sont représentées dans le bassin du lac Albert, dont plusieurs sont menacées d’extinction.

Ressources du Lac Albert

 

Des atteintes aux droits humains et aux droits environnementaux ?

Sept ONG portent plainte

En 2019, sept ONG dénoncent les projets de Total. Ceci porteraient atteinte aux droits humains des populations locales et aux droits de l’environnement. Elles ont alors saisi le juge français, invoquant la loi de 2017 imposant aux grandes entreprises un devoir de vigilance.

Cette loi tient les entreprises pour responsables des conséquences sociales et environnementales des activités qu’elles contrôlent, en France ou à l’étranger. Elle les oblige en particulier à établir un plan de vigilance. Or selon les ONG, Total n’aurait pris aucune mesure de prévention spécifique.

L’avocat de Total avait alors démenti les affirmations des ONG :

Le plan de vigilance de Total existe, il est adéquat et conforme aux exigences du législateur.

La Standard Bank suspend sa participation au projet EACOP

La semaine dernière, la Standard Bank a suspendu sa participation au projet de financement de l’oléoduc EACOP. Elle va attendre les résultats d’un audit évaluant l’impact environnemental et social du projet pour reprendre sa participation. La banque est l’un des plus importants partenaires de Total sur ce projet estimé à 3,5 milliards USD$.

 

Total réaffirme sa volonté d’être transparente

« L’engagement de Total est de répondre à toutes les questions »

Patrick Pouyanné, le PDG de Total, a déclaré :

Face aux interrogations des parties prenantes, l’engagement de Total est de répondre à toutes les questions et de faire la transparence complète sur les études menées par Total et par des tiers indépendants et les actions prises en conséquence.

Total présente des études d’impact

La société présente des études d’impact réalisées selon les standards internationaux et approuvées par les autorités ougandaises et tanzaniennes. Elle présente également une série de rapports et de revues indépendantes réalisées par des institutions tierces. Ce, pour s’assurer que ses projets respectent les populations et l’environnement.

Des installations au sol couvrant 0,05% de la surface du parc

La société rappelle proposer aux foyers déplacés de choisir entre un logement neuf ou une indemnisation monétaire. Elle annonce limiter le périmètre de son projet à 1% de la surface du parc, alors que les permis délivrés lui en offraient 10%. Total précise enfin que la surface occupée par les installations représentera une emprise au sol de 0,05% de la surface du parc.

Engager 50% de rangers en plus pour protéger le parc

Total annonce plusieurs mesures afin de contribuer à la protection des animaux de la région. Le groupe aidera à augmenter de 50% le nombre de rangers assurant la protection du parc des Murchison Falls.

L’entreprise soutiendra également un programme de réintroduction du rhinocéros noir. Enfin, l’entreprise annonce qu’elle s’entourera d’expert afin de protéger au mieux l’habitat des chimpanzés.

 

Les parcs naturels, dernières zones d’exploration

Les découvertes de gisements de pétrole conventionnel se font de plus en plus rares. Cela force les entreprises du secteur à se rabattre sur des gisements plus difficiles d’accès, ou sur des hydrocarbures de moins bonne qualité. Les pétroliers s’intéressent aussi de plus en plus aux zones préservées des explorations : les parcs naturels.

Malheureusement en Afrique, 71 % des sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO font déjà l’objet de concessions minières ou pétrolières. Les environnementalistes continuent néanmoins de faire pression pour garder ses lieux préservés des activités humaines, avec parfois des victoires. Total a par exemple renoncé à prospecter le parc des Virunga, situé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après une campagne internationale des défenseurs de l’environnement.

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