Référendum de Yasuni : dilemme entre biodiversité et pétrole dans l’Oriente

Le référendum de Yasuni en Équateur a marqué un tournant dans le débat sur l'industrie pétrolière du pays, avec une majorité de 58,95 % en faveur de l'arrêt de l'exploitation pétrolière dans la réserve Yasuni-ITT. Cette décision souligne la tension persistante entre l'industrie pétrolière et les défenseurs de l'environnement et pourrait influencer d'autres pays d'Amérique du Sud.

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Le récent référendum de Yasuni en Équateur a suscité un débat crucial concernant l’avenir de l’industrie pétrolière dans le pays. Cette consultation a marqué une étape décisive dans l’histoire de l’Équateur, mettant en lumière la tension persistante entre l’industrie pétrolière et les défenseurs de l’environnement.

Yasuni-ITT : Le conflit entre l’industrie pétrolière et la protection environnementale en Équateur

L’exploitation pétrolière du parc Yasuni, notamment du « bloc 43, » composé des champs Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), représente actuellement 12 % de la production pétrolière équatorienne. Pourtant, la population a voté massivement, à 58,95 %, en faveur de l’arrêt de cette exploitation pétrolière au sein de Yasuni-ITT.

Le bloc ITT dans le parc de Yasuni en Equateur

L’économie équatorienne, fortement tributaire du pétrole, subit des pressions environnementales croissantes de la part de groupes écologistes et de communautés indigènes. Le référendum de Yasuni, récemment organisé, a été le point culminant de nombreuses années de lutte entre l’industrie pétrolière et les défenseurs de l’environnement. Cependant, ces revendications ne sont pas nouvelles.

Texaco en Équateur : La quête pour la justice environnementale

Dès 1993, quatorze associations ont formé le Front de Défense de l’Amazonie, représentant 30 000 victimes des activités de Texaco, une compagnie américaine qui exploitait les champs pétroliers équatoriens entre 1964 et 1992. Les dégâts environnementaux causés par Texaco sont alarmants, avec 2 millions d’hectares de forêt contaminés par 64 millions de litres de pétrole brut déversés, 880 fosses de déchets d’hydrocarbures non étanches, 60 milliards de litres d’eau contaminée déversés dans les rivières.  A cela s’ajoute de graves conséquences pour les populations locales, telles que des cancers, des maladies liées à la pollution de l’eau, et la violation des droits de l’homme.

Ce mouvement environnementaliste a également conduit à la reconnaissance d’un « droit à la nature » dans la nouvelle Constitution équatorienne de 2008. Il a également donné naissance au groupe Yasunidos, le groupe environnemental qui réclamait la consultation nationale sur le sort de l’exploitation pétrolière au cœur de la réserve Yasuni, où vivent des peuples autochtones tels que les Waorani.

La danse délicate entre la jungle amazonienne et les ressources pétrolières

Au cœur de l’Amérique du Sud, l’Équateur, nommé d’après la ligne équatoriale qui le traverse, offre une opulente biodiversité, malgré sa taille relativement modeste par rapport à la France hexagonale. En plus de ses plages immaculées et de ses sommets enneigés des Andes, ce pays abrite une part précieuse de l’Amazonie, désignée géographiquement sous le nom d' »Oriente ». Cette région est une pépite de diversité biologique, attestée par des scientifiques éminents tels qu’Alexander von Humboldt et Charles Darwin.

Pourtant, aux côtés de cette richesse en biodiversité, l’Équateur détient une richesse en hydrocarbures. Le cœur de l’Oriente abrite la plus grande réserve pétrolière du pays, faisant de l’Équateur le cinquième producteur de pétrole d’Amérique du Sud. Son économie repose en grande partie sur ces ressources fossiles, en particulier le pétrole et le gaz naturel, ainsi que sur les activités minières, la pêche, le tourisme et la culture de la banane, entre autres.

Toutefois, cette dépendance économique au pétrole présente des défis complexes. La fermeture de l’exploitation pétrolière Yasuni-ITT impactera directement les revenus du pays, mettant en évidence la délicate équation entre la préservation de l’environnement et la stabilité économique.

 

Les défis économiques et politiques de l’Equateur en 2023

L’industrie des hydrocarbures joue un rôle significatif dans l’économie équatorienne, contribuant à 32 % du total des ventes à l’étranger. Malgré la sortie de l’Équateur de l’OPEP, la stabilité des prix internationaux du pétrole a maintenu cette source de revenus, générant un excédent courant prévu pour 2023. Cependant, l’augmentation des coûts d’emprunt mondiaux et les pressions environnementales ont ralenti l’investissement dans le secteur pétrolier, ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur la production et les revenus.

Le président Guillermo Lasso a fait face à des défis de gouvernabilité, notamment en raison de manifestations liées à la hausse des prix des carburants. La mise en place d’un mécanisme de différenciation des prix des carburants pour cibler les subventions sur les populations les plus vulnérables reflète la complexité de la situation politique et sociale du pays. Les préoccupations environnementales liées à l’industrie pétrolière restent également une source de préoccupation, avec des suspensions de concessions minières et des inquiétudes concernant la production pétrolière à long terme.

La victoire des environnementalistes au référendum : un changement de donne

L’Équateur est confronté à un dilemme épineux qui reflète les défis cruciaux de notre époque : la préservation de sa biodiversité exceptionnelle ou la tentation de l’exploitation pétrolière, pilier de son économie. Le référendum du 20 août dernier a cristallisé ce dilemme. La victoire du « oui » a marqué un tournant majeur en entraînant l’arrêt de l’exploitation pétrolière dans le parc de Yasuni, une région emblématique du pays, mais cette décision pourrait également influencer d’autres pays producteurs de pétrole en Amérique du Sud, tels que le Brésil.

La dépendance de l’Équateur à l’égard des hydrocarbures est donc une réalité complexe et nuancée. Bien que le secteur pétrolier contribue de manière significative aux exportations et aux revenus de l’État, les défis environnementaux, sociaux et politiques continuent de peser sur son avenir. La capacité du pays à maintenir une gouvernance stable et à s’adapter aux réalités changeantes du marché mondial des hydrocarbures sera essentielle pour assurer une reprise économique durable en 2023 et au-delà.

Yasuni : Un précédent pour l’Amérique du Sud dans la lutte entre pétrole et biodiversité

L’exemple du parc de Yasuni ne se limite pas à l’Équateur. Il pourrait inspirer d’autres initiatives similaires en Amérique du Sud, où se trouve le poumon vert de la planète. Cette région regorge de précieuses réserves en hydrocarbures, notamment le Venezuela, qui détient la plus grande réserve de pétrole, représentant 18 % du total mondial. Malgré cette richesse, le Brésil est le premier producteur d’Amérique latine.

Néanmoins, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique sont souvent reléguées au second plan au profit de la production pétrolière. La décision historique de l’Équateur pourrait influencer ses voisins. Elle pourrait également susciter des réflexions au sein du géant brésilien, membre des BRICS, qui chercherait à préserver son économie en croissance.

De plus, cette décision pourrait être mise en parallèle avec celle du nouveau président colombien, Gustavo Petro, qui a choisi de cesser les exportations pétrolières, malgré le fait qu’elles représentaient 40 % de toutes les exportations et 12 % des recettes de l’État.

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La Russie prévoit d'expédier 2,1 millions de barils par jour depuis ses ports occidentaux en septembre, révisant à la hausse ses exportations face à la baisse de la demande intérieure provoquée par les attaques de drones contre ses raffineries.

QatarEnergy obtient une licence d’exploration offshore au Congo

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