Le réchauffement climatique est mesurée grâce aux séries de températures fournies par deux grands organismes : le Goddard Institute de la NASA qui publie les séries GISTEMP (du GISS de la NASA), et le Hadley Center, qui est la principale institution de climatologie et météorologie au Royaume-Uni.
Les relevés se font par des stations terrestres ou des points de prélèvements océaniques. Mais le 5ème set de données de prélèvement du Hadley Center laisse penser à un réchauffement climatique plus accéléré encore que ce que prévoyait l’Accord de Paris.
Le réchauffement climatique : de nouvelles données alarmantes ?
Le Met Office, le service national britannique de météorologie, abrite le Centre Hadley pour la recherche et la prévision climatique, un centre de recherche climatique qui s’intéresse aux questions scientifiques liées aux changements climatiques. Ce dernier publie des relevés périodiques de séries de températures, à comparer dans le temps pour en mesurer les fluctuations.
Le 5ᵉ et dernier relevé en date, le HadCRUT5, fait état des températures de surfaces océaniques et terrestres globales chaque mois depuis la révolution industrielle. Le constat est sans appel : la température globale moyenne a grimpé de près de 1.07C°, un bond de 18% par rapport aux estimations précédentes de 0.91C°.
Le réchauffement climatique en constante augmentation
Il convient de tempérer l’analyse de ces chiffres du Hadley Center. Tout d’abord, cette augmentation est certes la plus grande que le HadCRUT ait connu, mais elle s’aligne sur deux autres ensemble de données utilisés pour suivre les températures mondiales : le Goddard Institute de la NASA et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique.
Une hausse de 0.16 C° qui s’explique par deux raisons principales
D’abord, ses équipes ont changé leur méthode de prélèvement océanique, en relevant la température marine à bord de bateau directement depuis la salle des machines. Puis, pour mesurer les écarts de température globale dans le temps, Hadley découpe le globe terrestre en quadrilatères sphériques qu’il mesure d’abord individuellement, avant de faire la moyenne des “anomalies” ou écarts repérés.
La zone arctique, se réchauffant pourtant 2 à 3 fois plus vite que la moyenne mondiale, comportait des vides de données qui ont été complétés. En effet, les carrés de grilles couvrant la région étaient autrefois laissés vides fautes de données d’observation ; dorénavant, on les estime à l’aide de données des carrés voisins.
Met office confirme ses chiffres
Selon le Met Office, la moyenne des températures entre 2020 et 2024 devrait se situer entre +1.15°C et +1.46°C par rapport à l’ère préindustrielle, nous rapprochant dangereusement de l’objectif de l’Accord de Paris. Or, en décembre 2015, les États du monde entier s’étaient engagés à tout faire pour que le réchauffement soit limité à 2°C, voire 1.5°C, d’ici la fin du siècle.
De plus, il existe un « petit risque » (environ 10 %) qu’une des années entre 2020 et 2024 dépasse la barre de 1.5°C.
« Un dépassement temporaire de 1.5°C ne signifie pas une transgression de l’Accord de Paris », a toutefois souligné Stephen Belcher, chef scientifique du service météorologique britannique.