Le prix du pétrole est en chute depuis que l’intensification du variant Delta en Chine et aux États-Unis inquiète. Les cours, en hausse, il y a peu, remportait pourtant l’optimisme de la Bourse face à une possible reprise économique mondiale. Mais la pression d’un potentiel retour de l’Iran et celle exercée par les banques mondiales ne permettent pas de consolider le marché.
Prix du pétrole : instabilité du marché face aux pressions extérieures
Le cours Brent du pétrole brut a chuté de 0.66%, pour atteindre $72,41 le baril. Le cours U.S. West Texas Intermediate (WTI) a suivi une direction similaire, diminuant de 0.98% pour atteindre $70,56 le baril.
Ces informations sont d’autant plus inquiétantes, car elles viennent contrecarrer l’optimisme qui s’était installé depuis plusieurs semaines sur les marchés. Les retraits répétés dans les inventaires de brut américain avaient en effet conforté la Bourse dans son espoir d’une reprise économique mondiale.
Les prix du pétrole en situation de pivot
Malgré la chute des prix du pétrole, la situation peut encore se renforcer. Les prix restent actuellement à une moyenne clé d’environ $71,30 le baril de Brent et $69,25 le WTI. Un renversement de la tendance serait donc de mauvais augure et le cours du WTI risquerait alors de chuter vers $68,50, puis $66,70.
Mais ce plateau présente également une opportunité pour le marché du pétrole de se consolider. En effet, l’ascension fulgurante qu’il a précédemment réalisée était fragile, et s’est vue accompagnée d’une certaine résistance des prix. Si les acheteurs parviennent à résister à la pression vendeuse, le cours du pétrole pourrait se consolider entre $71,50 et $74,40
Une telle stabilisation serait d’autant plus légitime que des forces extérieures continuent à peser sur la tendance.
Iran et coronavirus : deux sources de craintes pour les vendeurs
La Chine et les États-Unis sont sous les feux des projecteurs depuis que la propagation du variant Delta s’accélère. En effet, la gestion de la situation par les deux premiers consommateurs de pétrole devrait déterminer le cours des futures tendances.
La Chine, en particulier, se trouve fortement touchée. La propagation du variant Delta des côtes à leur arrière-pays a obligé les autorités à resserrer les réglementations en vigueur. 5% de la demande mondiale de pétrole à court terme est potentiellement menacée, selon la China National Petroleum Corp. Les restrictions liées à la propagation virale étaient en effet la cause des baisses des cours antérieures. Le rappel alimente les inquiétudes.
Les États-Unis, eux, doivent faire face à un mois d’activité manufacturière insatisfaisant, qui a fait chuter le cours du pétrole. Les propos de Christopher Waller, gouverneur de la Fed, ont également fragilisé le marché américain du pétrole. Il avait en effet affirmé qu’une réduction potentielle des mesures de soutien économique pourrait démarrer en octobre, sous certaines conditions.
Quant à l’Europe, les bourses restent en hausse. Si la région reste encore faiblement touchée par le variant Delta, les inquiétudes s’introduisent déjà sur le marché du pétrole européen.
Le retour potentiel de l’Iran met les prix sous pression
L’attente d’un retour potentiel de l’Iran sur le marché du pétrole met également les prix sous pressions. Les négociations de l’accord sur le nucléaire, datant d’avril 2021, pourraient bientôt permettre au pays de libérer ses exportations.
La dernière série de négociations date de juin 2021. Les officiels avaient alors affirmé que des désaccords conséquents continuaient. La reprise des négociations n’a pas encore été annoncée.
Ainsi, la propagation du variant Delta pourrait menacer les perspectives de reprise de l’économie mondiale. Ces craintes sont d’autant plus renforcées que les perspectives singulières des pays pèsent sur les marchés mondiaux. Malgré la période de torpeur traditionnelle du mois d’août, les opérateurs ne manqueront pas de suivre attentivement les prochains rapports.