Pétrole Russe: Arrêt des Importations Européennes ?

Dans le cadre des sactions contre la Russie, l'Union européénne songe a interrompre ses importations de pétrole russe.

L’Union européenne, dans le cadre de ses sanctions contre la Russie et son invasion de l’Ukraine, songe à arrêter d’importer du pétrole russe. Cependant, bien que l’UE mette l’option sur la table, aucun chef d’État n’a encore fait de proposition dans ce sens.

Des sanctions contre le pétrole russe

La Russie exporte 4,7 millions de barils de pétrole par jour à l’UE. Ainsi, couper ces exportations priverait Moscou d’une grande partie de ses revenus. Le début de  » l’opération militaire spéciale » en Ukraine remonte il y a 2 mois. Pendant ce laps de temps, les Européens ont payé 14,94 milliards d’euros de pétrole selon le Centre for Research on Energy and Clean Air.

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Les sanctions impacteraient aussi l’UE. La Russie est sa plus grande fournisseuse de pétrole. Les plus grands acheteurs de pétrole russe sont l’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas. La mesure la plus directe pour sanctionner Moscou serait d’imposer un embargo dessus à l’instar des mesures contre le charbon.

Mais les gouvernements de l’UE doivent encore s’accorder sur les principaux aspects de cet embargo.

L’Allemagne, la plus grande économie de l’UE, a annoncé travailler en vue de réduire ses importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année. Cependant, cela va retarder l’impact de cet arrêt sur l’opération menée par le président Poutine.

L’UE dépendante de la Russie

Par ailleurs, imposer ces sanctions trop tôt pourrait dynamiter l’économie européenne et accroître les revenus de la Russie avec une hausse du prix du baril. Donc, pour réduire les impacts négatifs sur son économie, l’UE cherche de nouveaux fournisseurs pour remplacer la Russie. Il est aussi possible que l’Union européenne réduise graduellement ses importations pétrolières sans les bannir.

Environ 60 % des exportations russes de brut vers l’Europe étaient prévues dans des contrats à long terme. En opposition aux achats sur le marché courant, plus faciles à réduire selon JPMorgan.

Les sanctions pourraient aussi varier selon le moyen d’acheminement du pétrole selon une source européenne. La différenciation se ferait à titre d’exemple entre ce qui vient par pipeline et par navires.

Le risque inflationniste

Selon le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, une autre façon de réduire les exportations russes seraient d’imposer des tarifs sur le pétrole russe.

Cela forcerait ainsi la Russie à couper les pré-tarifs sur ses exportations pétrolières afin de rester compétitive, selon Simone Tagliapietra chercheuse principale dans le think tank bruxellois Bruegel. Toutefois la mesure pourrait aussi contribuer à monter le prix du fuel en Europe, là où les prix de l’énergie connaissent une inflation record.

Toutes les autres mesures pour couper les importations pétrolières de Russie peuvent avoir des effets inflationnaires. Mais les tarifs et les taxes sont très divisifs car l’UE pourrait être blâmée pour une augmentation des prix du pétrole.

La Russie peut aussi réagir en imposant des contre-mesures, ce qui augmenterait le prix du pétrole.

Ensuite, les pays européens peuvent aussi opter pour une limite au prix à payer pour l’or noir russe. Par ailleurs, si les pays européens arrêtent d’acheter la ressource russe une fois le seuil dépassé, cela ne briserait pas les contrats existants.

Néanmoins, avec le manque d’alternatives suffisantes et bon marché, l’UE se verrait alors confrontée à une augmentation des prix énergétiques ou une réduction de l’activité économique. Cela pourrait être exploité par les partis eurosceptiques. C’est un risque en France avant les élections législatives de juin prochain.

Cette mesure peut en outre flouter les signaux tarifaires ce qui peut ici encore mener à une hausse de l’inflation.

À défaut de se passer du pétrole russe, l’idée de retarder son paiement

La première ministre estonienne, Kaja Kallas, a appelé à la création d’un compte séquestre. Ce dernier permettrait de tenir temporairement les payements européens pour les exportations énergétiques russes.

De ce fait, la Russie ne pourrait accéder à cet argent seulement plus tard ou pour des dépenses précises. Comme, par exemple, des équipements médicaux ou la reconstruction des villes ukrainiennes détruites. Cela permettrait de réduire les paiements européens sans réduire les importations de pétrole russe.

Néanmoins cela peut briser les accords pétroliers. Premièrement, cela mettrait l’UE dans une position légalement complexe, et pourrait mener Moscou à couper unilatéralement ses exportations vers cette dernière.

De surcroît, le compte séquestre pourrait être utilisé pour déposer de l’argent obtenu via les tarifs ou les taxes sur le pétrole russe. Cela ne briserait pas les contrats. Ce ne serait pas une mesure différente, mais plutôt un outil pour utiliser les revenus des autres mesures.

Enfin la question du pétrole est une épine dans le pied de l’UE. Cette dernière, bien qu’elle veuille condamner l’invasion de l’Ukraine, reste largement dépendante de la Russie. Et ce, contrairement aux Américains qui peuvent imposer des sanctions plus nombreuses car ils ne dépendent que peu de Moscou.

Néanmoins, le pétrole étant vital des deux côtés, il est difficile de couper l’approvisionnement. Cette situation force les Européens à se trouver d’autres fournisseurs afin de protéger leurs économies. En privant la Russie d’une part non négligeable de ses revenus, l’Europe pourrait réellement aider l’Ukraine.

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En 2024, les prix de l’électricité et du gaz en France devraient baisser grâce aux récentes réformes gouvernementales et aux ajustements de marché. Toutefois, ils demeureront supérieurs aux niveaux pré-crise de 2021-2022, mettant en lumière les défis persistants et les stratégies nécessaires pour stabiliser le secteur énergétique dans un contexte post-crise.

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