Une demande de pétrole plus faible que prévu et une augmentation constante de la production de l’OPEP+ et des États-Unis devraient compenser les pertes de l’offre russe. Cela contribuera également à « rééquilibrer le marché », a déclaré l’International Energy Agency dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier du 13 avril.
Des prix inquiétants et une faible demande faible selon l’IEA
L’agence prévient toutefois que les prix du pétrole, de retour autour de 100 dollars le baril, sont « inquiétants ». En outre, ils constituent une « menace sérieuse » pour la stabilité économique mondiale. La libération des stocks de 120 millions de barils coordonnée par les pays membres de l’IEA est donc essentielle pour remédier aux conséquences de la guerre en Ukraine.
De plus, l’IEA a abaissé de 260 000 b/j ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2022. Par ailleurs, elle prévoit une croissance de la demande de seulement 1,9 million de b/j en raison des fermetures de la Chine dans le contexte de l’augmentation des cas de COVID-19 et de la faiblesse générale des pays de l’OCDE.
La faiblesse de la demande est soulignée par le fait que la Chine ne montre aucun signe d’achat de volumes accrus de pétrole russe. Pourtant, de nombreux autres acheteurs asiatiques manifestent leurs intérêts.
Pétrole : vers le retour d’un marché équilibré ?
L’offre de pétrole russe a chuté d’environ 700 000 b/j en moyenne jusqu’à présent en avril par rapport à mars, a déclaré l’IEA.
L’agence note que les arrêts de production en Russie vont s’accélérer pour atteindre environ 3 millions de b/j à partir de mai. Notamment suite à l’entrée en vigueur des sanctions internationales et d’un embargo imposé par les clients.
Cependant, l’IEA estime qu’il y a suffisamment de pétrole pour empêcher l’apparition d’un déficit d’offre important. Dans son rapport, elle déclare :
« Les prévisions de baisse de la demande et les augmentations régulières de la production des membres de l’OPEP+ au Moyen-Orient, ainsi que des États-Unis et d’autres pays n’appartenant pas à l’alliance OPEP+, devraient ramener le marché à l’équilibre ».
Pendant ce temps, les producteurs non-OPEP+ devraient pomper 2 millions de b/j de plus, selon l’agence. L’Iran constitue un joker. Alors que les négociations nucléaires sont dans la balance, l’IEA note que l’Iran peut être une source d’approvisionnement substantielle.
Une incertitude constante
L’IEA prévoit que le débit des raffineries mondiales augmentera de 4,4 millions de b/j d’avril à août en raison des nouvelles capacités et des gains saisonniers normaux. L’Agence, dans son rapport, déclare :
« Cela permettrait aux stocks de produits de se reconstituer pour la première fois en deux ans, offrant un certain répit au marché tendu ».
Dans l’ensemble, la production de pétrole en 2022 restera inférieure aux niveaux de 2017, ajoute le rapport.
Les données préliminaires dont dispose l’Agence montrent une augmentation des stocks industriels de l’OCDE de 8,8 millions de barils pour mars. Les stocks industriels totaux de l’OCDE ont diminué de 42,2 millions de barils pour atteindre 2 611 millions de barils en février, soit près du double de la tendance saisonnière, les stocks de produits pétroliers étant en tête de la baisse.