Pénurie Énergétique: la Crise Mondiale se Profile

Une pénurie énergétique mondiale se profile. Le gaz, le charbon et l’électricité affichent des prix records. Alors que les niveaux des stocks sont bien inférieurs aux moyennes saisonnières. Déjà, la Grande-Bretagne pâtit d’une situation particulière aggravée par la pandémie de coronavirus et le Brexit.

 

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La pénurie énergétique suit la reprise économique

La pénurie énergétique fait suite à la reprise économique qui n’a pas laissé au secteur le temps de récupérer le rythme. D’autant que ce sont surtout les marchandises à forte intensité énergétique plutôt que les services qui ont repris une croissance viable.

Ainsi, la demande d’énergie a cru rapidement et les producteurs peinent à assurer l’offre. En découle une augmentation des prix dans les régions les plus consommatrices. En Europe, le gaz et l’électricité sont montés à des prix records, quand la Chine subissait la hausse des prix du charbon. Les États-Unis vivent également une augmentation des prix du gaz et du pétrole.

 

De la guerre commerciale USA-Chine aux conditions météorologiques extrêmes

Le secteur énergétique avait déjà été impacté avant la pandémie de Covid-19. En raison du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine et notamment de la baisse globale des investissements. La pandémie a ensuite ralenti le cycle économique et fait chuter les prix de l’énergie. Aujourd’hui, le phénomène s’est inversé.

Plus récemment, ce sont les événements climatiques extrêmes qui ont altéré l’offre énergétique à travers le monde. Entre un hiver 2020/2021 très froid dans l’hémisphère Nord, une tempête au Texas, des vents violents en Europe et des ouragans dans le Golfe du Mexique. Ces conditions exceptionnelles cumulées à la reprise économique ont donc fait chuter les niveaux des stocks énergétiques.

 

Les stocks baissent et les prix flambent

Dans plusieurs secteurs énergétiques, ce faible niveau des stocks fait grimper les prix. Sur le marché gazier, les réserves étasunien sont inférieurs de 5% à la moyenne saisonnière d’avant la pandémie. Quant à l’Europe, elle enregistre une baisse de 15% selon les mêmes conditions.

 

600% d’augmentation du prix du gaz en Asie du Nord-Est

En conséquence, les prix à terme du gaz au début du mois de septembre 2021 ont largement augmenté par rapport à 2020. Soit de plus de 140 % aux États-Unis, 500 % en Europe et de plus de 600 % en Asie du Nord-Est.

De plus, la Chine a affiché de faibles stocks de charbon, ayant pour effet d’en doubler les prix à terme. En ce qui concerne le pétrole, les stocks commerciaux de pétrole étasunien sont inférieurs de 5% à la moyenne saisonnière d’avant la pandémie. Et ceux de l’OCDE, également inférieurs d’environ 5% à la moyenne saisonnière 2015-2019.

 

La résultante d’une industrie énergétique cyclique

Selon Reuters, plus la perturbation initiale de la production, de la consommation, des stocks et des prix est importante, plus la réponse immédiate est importante. Ainsi, les faibles stocks et prix élevés actuels ne sont que la conséquence de la situation inverse lors de la première vague de la pandémie.

Actuellement, les capacités inutilisées sont limitées. Surtout dans les industries productrices de marchandises, bien plus énergivores que celles des services. En conséquence, la consommation d’énergie mondiale est très proche de sa tendance à long terme. Désormais, de grandes parties de l’économie mondiale fonctionnent normalement et le système énergétique a du mal à répondre à la demande supplémentaire. La Grande-Bretagne donne l’alerte.

 

30% des stations-services britanniques BP à sec

La situation se détériore au Royaume-Uni qui fait actuellement face à une pénurie de carburant. Les entreprises pétrolières ont annoncé que leur actuel manque de conducteurs influençait ce manque d’approvisionnement en carburant qui devrait s’accélérer. Ce sont donc des milliers de Britanniques qui se sont précipités aux stations-services pour faire le plein.

Un mouvement de panique qui a conduit au rationnement de certains approvisionnements, voire à la fermeture de certains sites. Le leader britannique BP a affirmé que 30% de ses stations-services ne sont pas en mesure d’assurer la distribution de carburant.

Ainsi, le gouvernement a pris la mesure exceptionnelle de suspendre les lois sur la concurrence. Le but : permettre aux fournisseurs de carburant de coordonner leur réponse.

 

La Grande-Bretagne globalement en difficulté

L’Île doit ainsi gérer la hausse internationale du prix du gaz et la pénurie de CO2 qui impacte plusieurs secteurs économiques. Mais aussi le manque de chauffeurs de camions, ayant pour conséquence la pénurie de certaines marchandises. Pour pallier, le pays a annoncé délivrer des visas temporaires à 5000 chauffeurs de camion étrangers. Un nombre insuffisant selon l’opposition au Parlement.

Le journal Observer a publié un sondage Opinium déclarant que 67% des électeurs pensent que le gouvernement a mal géré la crise. Une majorité de 68 % a déclaré également que le Brexit était en partie responsable. À l’approche de Noël, le pays devra rapidement résoudre ses difficultés économiques.

Baisse prévue des prix de l’énergie en 2024, malgré une hausse globale

En 2024, les prix de l’électricité et du gaz en France devraient baisser grâce aux récentes réformes gouvernementales et aux ajustements de marché. Toutefois, ils demeureront supérieurs aux niveaux pré-crise de 2021-2022, mettant en lumière les défis persistants et les stratégies nécessaires pour stabiliser le secteur énergétique dans un contexte post-crise.

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