Les principaux producteurs de l’alliance OPEP+ se préparent à discuter de leurs politiques de production alors que le marché s’oriente vers un surplus d’offre au quatrième trimestre. La décision portera sur l’avenir des quotas, dans un contexte marqué par des signaux contradictoires entre demande soutenue et risques de surcapacité.
Une alliance face à des choix stratégiques
À la fin septembre, huit membres de l’organisation – l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman – auront restauré environ 2,2 millions de barils par jour retirés du marché après la pandémie. Les discussions porteront sur la possibilité de prolonger cette trajectoire, de la suspendre ou même de réduire de nouveau les quotas. Le débat est alimenté par des inquiétudes internes concernant un affaiblissement de la demande saisonnière.
Certains délégués estiment qu’une pause serait nécessaire pour éviter un déséquilibre marqué au cours des prochains mois. En parallèle, les discussions incluront la question des compensations pour surproduction accumulées depuis le début de 2024, un sujet qui continue de créer des tensions au sein de l’alliance.
Prévisions exclusives sur l’offre et la demande
Selon une enquête de production menée par Commodity Insights, certains pays membres n’augmentent pas leurs volumes au rythme de leurs quotas, produisant en moyenne 380 000 barils par jour en dessous des objectifs en juillet. La capacité excédentaire se concentre principalement en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Koweït, donnant à ces producteurs une marge de manœuvre supplémentaire.
Les prévisions internes estiment que l’offre mondiale de liquides pourrait atteindre 108,3 millions de barils par jour en décembre, contre une demande de 105,3 millions de barils par jour. Cette projection suggère un excédent net de près de 3 millions de barils par jour, accentuant les pressions baissières sur les prix.
Des risques persistants pour la Russie et la dynamique des prix
La Russie, deuxième producteur de l’alliance, reste exposée à des perturbations en raison des sanctions occidentales et des attaques visant ses infrastructures. Les mesures récentes incluent une interdiction européenne des produits raffinés issus du brut russe, prévue pour janvier 2026. Les analystes estiment toutefois que l’impact net sur les flux mondiaux pourrait rester limité.
Dans ce contexte, les projections de prix se sont ajustées. Le Brent daté, évalué à 67,32 dollars le 4 septembre, pourrait passer sous le seuil des 60 dollars d’ici la fin de l’année, avec une moyenne attendue de 56 dollars en 2026. La combinaison d’une production accrue, d’une demande plus modérée et d’un ralentissement du stockage chinois renforce cette perspective.