Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a triplé son bénéfice net au deuxième trimestre grâce à l’envolée des cours des hydrocarbures liée à la guerre en Ukraine.
OMV a enregistré un profit de 1,95 milliard d’euros sur la période d’avril à juin, contre 622 millions un an plus tôt, selon un communiqué publié jeudi.
Le résultat net avait reculé au premier trimestre sous l’impact des dépréciations associées à la fin des investissements en Russie et au retrait du projet de gazoduc Nord Stream 2, à la suite de l’invasion de l’Ukraine et des sanctions infligées à Moscou.
Mais le groupe a cette fois engrangé pleinement l’effet positif de la hausse des cours: il table désormais pour 2022 sur un baril de Brent de la mer du Nord supérieur à 100 dollars, à comparer à 71 dollars en 2021. Le prix du gaz est également attendu en forte augmentation.
Dans ce “contexte de marché favorable”, son résultat d’exploitation hors effets exceptionnels et de stocks (CSS) a atteint au deuxième trimestre le montant record de 2,9 milliards d’euros, contre 1,3 milliard un an auparavant, pour un chiffre d’affaires qui a doublé, à 14,8 milliards d’euros.
Confronté à la réduction des livraisons du géant russe Gazprom depuis la mi-juin, OMV évoque “une incidence financière négative” sur ses comptes. S’il “ne prévoit pas à ce stade une rupture complète des exportations de gaz par la Russie, l’incertitude demeure et pourrait entraîner de nouvelles pertes”, avertit-il.
Dans cette optique, il a rempli dès mars ses cuves de stockage, “pleines à quasiment 80%” à la date de mi-juillet, ce qui devrait lui permettre de “fournir ses clients” si la situation se dégrade, explique-t-il dans son
rapport trimestriel.
OMV “travaille également à augmenter les volumes de gaz non-russes, notamment de Norvège”, ainsi que les capacités de transport pour l’acheminer vers l’Autriche.
Par ailleurs, dans la division chimie, le groupe a continué à bénéficier de l’intégration dans ses comptes de la filiale Boréalis, acteur majeur dans le production d’engrais.
Intégré de la production à la distribution, détenu à 31,5% par l’État autrichien, il a réduit sa masse salariale en un an, passant de 23.500 salariés à près de 22.400 dans le cadre d’un plan d’économies et de cessions.
Il employait 37.700 personnes en 2010.