Nord Stream 1 toujours Paralysé

La situation concernant Nord Stream 1 semble au point mort. Depuis fin juillet, le flux de gaz russe est fortement réduit. La question de la turbine, toujours bloquée en Allemagne, n'est toujours pas réglée. De plus, une nouvelle maintenance est prévue entre le 31 août et le 2 septembre.

La situation de Nord Stream 1 n’évolue pas depuis la réduction de son débit fin juillet. Un imbroglio administratif et politique génère une stagnation de la situation.

L’Allemagne renouvelle ses accusations vis-à-vis de Moscou, invoquant un levier d’affaiblissement de l’Union européenne en réponse aux sanctions formulées à son encontre. La Russie pointe, de son côté, des équipements défectueux ou retardés comme principale cause de l’affaiblissement des livraisons de gaz.

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Contextualisation de la paralysie de Nord Stream 1

Pour un rendement optimal, Nord Stream 1 nécessite l’usage de 5 turbines principales. Les perturbations du mois de juillet, notamment la maintenance programmée et la réduction des exportations, ont fortement altéré la production. Les volumes expédiés via le gazoduc ont ainsi chuté de 167 millions de m3/j en pleine capacité, à 33 millions de m3/j avec une unique turbine.

La production excédentaire de gaz russe est, selon une expertise partagée par Rystad Energy à la BBC, brûlée. Ainsi les données de Rystad Energy indiquent la perte de près de 4,34 millions de m3/j, soit près de 10 millions de dollars de gaz.

En réaction, l’Union européenne, en pleine recomposition de son appareil énergétique, déploie le plan REPowerUE. Ce dispositif prévoit d’assurer des niveaux de stockage de 80% au 1er novembre 2022.

Le plan prévoit également d’être indépendant énergétiquement de la Russie avant 2030. La récente visite d’Emmanuel Macron en Algérie poursuit en ce sens la stratégie de diversification européenne. La Norvège doit également permettre d’amortir le choc transitionnel et l’incertitude provoquée par Nord Stream.

Quid de la turbine de Nord Stream 1?

Dans le cadre des tractations concernant la turbine, Mélanie Joly, ministre canadienne des affaires étrangères confirme la dérogation des sanctions permettant le retour des turbines en Russie.

De son côté, Gazprom assure qu’aucune des turbines de la station de Portvaya n’était en réparation au Canada. La firme russe accuse également Siemens de ne pas avoir transmis les documents nécessaires au redémarrage de la turbine.

De plus, de nouveaux travaux de maintenance laissent craindre un arrêt des exportations. Des travaux de maintenance doivent avoir lieu sur le site de Portovaya du 31 août au 2 septembre.

Le marché gazier européen sous tension

L’Allemagne anticipe une hausse des prix à la suite des travaux de maintenance. Son économie et sa filière énergétique, déjà fortement impactées, pourraient donc connaître de nouvelles difficultés.

La hausse des cours du gaz doit impacter sévèrement la facture des ménages et en particulier des consommateurs les plus vulnérables. Des mesures de régulation sont pourtant à l’oeuvre. Ainsi l’International Monetary Fund anticipe une réduction de la reprise des économies européennes.

La hausse des prix sans précédent, et l’inertie de Gazprom à propos de la reprise de Nord Stream 1, influent sur les cours du marché européen du gaz naturel. Ainsi, le 24 août, le TTF néerlandais s’échangeait à près de 300,16 €/MWh contre 295 €/MWh le 22 août.

Russie: crise économique chez Gazprom face aux sanctions et au sabotage

En 2023, Gazprom a enregistré une perte record de 6,4 milliards d’euros, marquée par des sanctions internationales et le sabotage de ses pipelines. Ces défis mettent en lumière les vulnérabilités de Gazprom et les tensions géopolitiques qui perturbent le secteur énergétique russe. Face à ces crises, l’entreprise oriente désormais ses efforts vers les marchés asiatiques, espérant y trouver stabilité et nouvelles opportunités.

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